Le rapport d’Oxfam du 17 janvier « Dans le monde d’après, les riches font sécession », confirme les constats portés par Solidaires Finances Publiques. En effet, ce rapport est à son tour édifiant à plus d’un titre, tant la pandémie actuelle a fait exploser les inégalités déjà existantes.

En 19 mois de pandémie, les chiffres sont sans appel :

  • La fortune des milliardaires dans le monde a plus augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie.
  • Depuis le début de la crise sanitaire, le petit monde des milliardaires se régénère dans l’opacité et l’injustice les plus totales et les 10 hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune tandis que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté.
  • Avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3 500 euros à chaque Français·e.
  • Les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie. Elles possèdent à elles seules autant que les 40% les plus pauvres en France.

Ces résultats ne sont pas que conjoncturels, ils sont surtout le fruit des politiques libérales qui gouvernent le monde. Ils sont le fait de choix politiques et économiques faits pour l’intérêt d’une minorité. En France la politique du « quoi qu’il en coûte » s’est inscrite, sous le prétexte de préserver l’économie nationale, dans la droite ligne des visées libérales. Ainsi, l’argent public versé sans aucune contrepartie fiscale, sociale ou environnementale a permis l’enrichissement indécent d’une toute petite frange de la population. C’est aussi le résultat des politiques fiscales régressives depuis des décennies. En baissant toujours plus l’impôt des plus riches et des multinationales, ces derniers se sont enrichis sur le dos de notre modèle social.

Ce dernier rapport d’Oxfam confirme si besoin était que les choix opérés, en particulier celui du « moins d’impôt » ne répond en rien aux urgences sanitaires, économiques, sociales et environnementales, bien au contraire. De plus, la fin de l’ISF remplacé par l’IFI et le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus financiers a largement privilégié les plus riches des plus riches. Aussi, la taxation du patrimoine notamment mobilier doit être envisagé tout comme une harmonisation fiscale vers le haut entre les États. L’impôt mondial de 15 % sur les bénéfices pour les multinationales, validé par le G20, peut être analysé comme une 1ère étape, mais il est loin d’être suffisant et n’augure en rien la fin des paradis fiscaux. Aussi, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales demeure capitale. Mais pour cela, il faut des moyens et une volonté politique d’agir pour plus de justice fiscale et sociale ! Plus que jamais, la grande réforme fiscale que Solidaires Finances Publiques réclame pour plus de justice fiscale et sociale est d’actualité pour parvenir à une fiscalité moins complexe et plus progressive.

Ce rapport nous montre également que les mécanismes de création de richesses existent bel et bien et que la dette publique n’est qu’un prétexte pour ne pas renforcer, développer les services publics, encore moins augmenter comme il se doit les fonctionnaires. Ce sont là aussi des choix politiques. Face à cela, il est urgent de ne rien lâcher sur nos combats pour plus de justice fiscale et sociale et d’exiger notre dû. C’est dans ce sens que Solidaires Finances Publiques s’inscrit dans la journée de grève et de manifestations du 27 janvier et appelle l’ensemble des agentes et agents des Finances Publiques à s’inscrire massivement dans cette journée .