Le 15 décembre se déroulait le 1er conseil de promotion des inspecteurs et inspectrices généralistes promotion 2022/2023. Ce conseil s'est déroulé sur l'école de Noisiel et a commencé par une minute de silence imposée par les élu.es de Solidaires Finances Publiques en hommage au collègue contrôleur décédé récemment.
Les échanges avec l'ENFiP ont été nourris, et parfois vifs, mais tout a été dit.
Liminaire
Monsieur le président,
Nous ne pouvons commencer ce conseil de promotion sans évoquer les élections professionnelles qui se sont tenues la semaine dernière.
Sans revenir sur les résultats qui sont maintenant connus, nous tenions à vous faire part du mécontentement (et c’est peu dire) des stagiaires internes concernés par ces élections qui souhaitaient voter pour les CAPN et pour qui cela a été le parcours du combattant.
Bien entendu, plus généralement, c’est bien tous les agents de la DGFiP qui ont constaté les dégâts d’un scrutin dématérialisé et sous-traité à une entreprise privée. Des indisponibilités en interne à l'ENSAP pour récupérer sa carte de vote, et des plantages de la plate-forme de vote ont entaché ce scrutin.
De plus, dans le contexte d’une scolarité très dense, il aurait été pertinent d’accorder des temps libres dédiés à la création de l’espace personnel pour le vote, et pour le vote lui-même.
Puisque nous parlons des élections, nous tenons à revenir sur les élections de ce conseil de promotion. Au vu des difficultés pour les stagiaires et du taux de participation en baisse par rapport aux années avant COVID, nous exigeons le retour à l’ancien mode de scrutin, à savoir le vote à l’isoloir avec liste d’émargement et un temps de vote aménagé par groupe dans les emplois du temps des stagiaires. La légitimité du dialogue social nécessite que les conditions de vote soient optimales.
I. Le dialogue social
Pour ce qui est de la tenue de ce conseil de promotion, nous vous rappelons que nous demandons à rétablir cette instance sur une journée complète afin de pouvoir aborder sereinement tous les sujets sans précipitation. De plus, le conseil de promotion étant commun aux deux établissements, la préparation et le compte-rendu nécessitent elles aussi une journée complète chacune, pour permettre les échanges entre élu.es.
Concernant les HMI, nous tenons à évoquer un incident à Clermont-Ferrand : au départ la HMI prévue le 8 décembre, soit pendant la période de réserve, a été décalée suite à notre interpellation et s’est déroulée dans des conditions inacceptables. Elle a duré 45 min au lieu d’une heure et a été suivie d’un commentaire inapproprié en fin de conférence. La conférence ayant pris du retard suite à une organisation défaillante sur l’émargement, ce sont les syndicats qui ont été injustement mis en cause par la direction de l’établissement.
II- Les affectations
Nous tenons à dénoncer ici l’attitude de certaines directions locales qui ne respectent pas le rang de classement des stagiaires et affectent, selon des critères flous, les stagiaires sur tel ou tel poste. Lorsqu’un stagiaire, bien classé, se retrouve non seulement sur un lieu géographique non choisi mais en plus sur un bloc fonctionnel non voulu, vous conviendrez que sa scolarité et son entrée dans les services se font dans des conditions très défavorables.
Autre anomalie importante, certains stagiaires ne connaissaient pas début décembre ni leur service d’affectation ni leur bloc fonctionnel, les empêchant ainsi de se projeter dans leurs démarches d’installation professionnelles, familiales et scolaires, mais aussi dans leurs vœux en centrale lors du forum des métiers.
Ces problèmes ont été remontés au service RH de Bercy, mais nous tenions à vous en informer car cela a concerné nombre de collègues.
Solidaires Finances Publiques dénonce encore une fois le fait que les directions ne respectent pas les règles établies malgré la réception d'une note de cadrage de la Direction Générale.
Plus globalement, nous renouvelons nos critiques sur les nouvelles lignes directrices de gestion, qui ne permettent plus des demandes d’affectation au plus proche par RAN, et qui se déroulent en toute opacité depuis la suppression des CAP de mutation.
Sur les affectations stagiaires, Solidaires Finances Publiques revendique :
- une affectation au niveau national par RAN dans un mouvement global
- une information sur la fourchette de postes disponibles par directions avant établissement des vœux d’affectation nationale
- une liste précise des postes disponibles lors des souhaits d’affectation locale
- le retour d’un stage de découverte pour permettre aux stagiaires d’affiner leurs choix d’affectation locale
- un retour dans le temps imparti par les directions locales, avec les affectations précises par service et bloc fonctionnel
III. Le contexte sanitaire et les collègues en distanciel
Le contexte sanitaire a largement occupé les conseils de promotion précédents.
Aujourd’hui, à l’heure où le Covid n’est pas encore derrière nous, nous tenons à vous interpeller sur la situation de nos collègues en distanciel.
Vous avez été destinataire d’un message de notre bureau national sur les conditions dans lesquelles se sont passées les évaluations du 28/11 pour les collègues en distanciel, qui met en lumière des dysfonctionnements dans l’organisation de leurs épreuves et sur les règles sanitaires.
L’ENFiP Noisiel a également été interpellée par une collègue sur ce même point. Nous n’avons pas eu de réponse à ce jour.
Nous tenons ici à rappeler que nos collègues n’ont pas choisi leur situation et que s’ils sont en distanciel c’est pour préserver leur santé.
En outre, ils sont toujours en attente d’une réponse concernant le remboursement de frais qu’ils ont engagé en début de scolarité lorsqu’ils sont venus récupérer leur matériel.
Nous exigeons des réponses sur tous ces points.
Concernant le bloc fonctionnel, les collègues en distanciel seraient répartis dans des groupes par spécialité dans un cadre d’enseignement bimodal, présentiel et distanciel. Pouvez-vous nous confirmer ces points et surtout nous donner des précisions quant aux modalités concrètes pour les collègues enseignants et les collègues en distanciel sur ce mode d’organisation ? Nous tenons à préciser que ce dernier a été particulièrement contesté et devait être abandonné.
IV. L’organisation pédagogique et la scolarité
a) Le rythme de la scolarité
Pour Solidaires Finances Publiques, la formation des stagiaires doit rester généraliste, avec un focus métier qui ne soit pas majoritaire dans le temps de formation. La formation rénovée renforce la spécialisation de l’enseignement, en contradiction avec une mobilité fonctionnelle de plus en plus prégnante à la DGFiP, mobilité choisie parfois mais bien plus souvent subie.
Solidaires Finances Publiques revendique une dé-densification de la formation, qui doit être rallongée sur 1 an comme avant la réforme, le stage dans les services devant se faire ensuite, sans l’aspect probatoire.
En plus d’une amélioration de l’apprentissage par un rythme moins resserré, ce changement permettra aux collègues parents de ne pas jongler avec plusieurs changements d’écoles dans la même année scolaire. Nous pensons particulièrement aux familles mono-parentales que l’organisation actuelle met profondément en difficulté. De plus, dans une perspective d’égalité femmes/hommes, la plupart des familles mono-parentales étant des situations de femmes seules avec enfants, ce sujet aurait dû être pris en compte par la DGFiP.
Nous n’oublions pas nos collègues enseignants dans le déroulé de la formation. Faire tenir le déroulement des modules et les phases de reformulations dans le temps imparti est parfois missions impossibles. Les enseignantes et enseignants de l’ENFiP sont en première ligne face aux difficultés d’assimilation et sur le mal être des collègues dans ces situations, tout en devant gérer des plannings serrés et l’enseignement d’une multitude de modules. Sans prendre parole en leur place, nous revendiquons une scolarité qui prenne tout autant en compte l’amélioration des conditions de travail des stagiaires que celles des enseignantes et enseignants de l’ENFiP.
Toujours sur le rythme d’apprentissage, les stagiaires ont noté une densification du cursus à 15 jours des examens, suivi de 15 jours de quasi-relâche, avec uniquement des conférences en amphi. A notre sens, il s’agit d’une erreur pédagogique, les derniers modules de comptabilité et droit ont été mal ou difficilement assimilés. Nous regrettons le centrage de l'apprentissage sur un objectif d’examen probatoire, avec un effet de bachotage, et non sur un apprentissage et une réflexion sur l'application de ces matières dans nos métiers.
b) Les examens
À notre arrivée à l’ENFIP, nous pensions que l’objet de la formation était de nous préparer à nos futures fonctions et en aucun cas de nous faire repasser un concours. Est-il spécifié sur impots.gouv qu’il y a une formation à valider à la suite de la réussite au concours ?
Les stagiaires regrettent que leur formation soit beaucoup trop axée sur la préparation d’examens, et renoncent pour beaucoup à l’équilibre nécessaire entre vie professionnelle et vie personnelle de peur de ne pas être titularisés.
Pour exemple, l'épreuve du 28 novembre a été problématique pour les collègues en distanciel comme nous vous l’avons rapporté, mais également pour les collègues en présentiel, qui ont subi le stress des semaines de révisions. Cette année aussi nous avons noté lors des UC des soucis de connexions, avec des pertes de temps entre 5 à 10 min qui ont pu être rattrapées par certains stagiaires mais pas par tous. Des consignes différentes sur les salles ont également été relevées sur la documentation acceptée, par exemple un manuel de comptabilité a été refusé dans une salle. De plus, le flou sur les niveaux de validation des UC pose problème. La note pour avoir acquis ou acquis + n’est pas connu en amont, comme le barême des questions.
Si nous sommes en accord avec le principe des auto-tests, que nous réclamions depuis 2018 en remplacement du galop d’essai, le dernier auto-test de comptabilité a été très mal vécu par les stagiaires : trop compliqué et trop de questions pour un temps trop limité. D’ailleurs, certains formateurs n’ont pas réussi à finir le test. Beaucoup de stagiaires ont eu un sentiment d’échec et de découragement avant l’examen.
Concernant les autres auto-tests et les séances de soutien, les collègues y ont vu une véritable utilité, et une aide précieuse pour l’assimilation des connaissances.
A contrario, le principe de l’examen reste incompréhensible.
Sur ce sujet, Solidaires Finances Publiques demande la suppression des examens probatoires durant la scolarité, au bénéfice du maintien des auto-tests avec des séances de soutien régulières, et des séances d’exercices plus régulières en cours. Nous demandons également la mise en place d’auto-tests durant le bloc fonctionnel et les séances de soutien qui l’accompagnent.
Nous souhaitons également le rajout d’une demi-journée de temps de travail en autonomie en milieu de semaine, qui permettrait de placer les séances de soutien en dehors du vendredi après-midi, pour ne pas pénaliser les collègues rentrant dans leur famille les week-ends.
c) Focus sur la comptabilité
Le programme de comptabilité a toujours été le plus dense et le plus compliqué pour les stagiaires. Les différents changements de formation, la fusion des scolarités Fiscalité et Gestion Publique puis la formation rénovée, n’ont fait que densifier le programme et augmenter les difficultés des stagiaires. C’est aussi l’UC qui donne le plus fort taux d’échec, avec plus de 13 %, et des séances de soutien regroupant de 28 à 35 % des stagiaires.
Les collègues ont besoin de séances d’exercice plus courtes, permettant à l’ensemble des stagiaires de les finir dans le temps imparti, mais aussi plus régulières et de séances de reformulations plus fréquentes. Les cours sont tellement denses que les formateurs n’ont pas le temps de finir les exercices et la correction en présentiel. A contrario, la découverte du logiciel SAGE sur deux séances apparaît totalement inutile. Ce logiciel n’est pas utilisé dans nos services, et n’a rien apporté pédagogiquement, même pour les quelques stagiaires qui ont réussi à l’installer et à effectuer les exercices demandés sans plantage informatique. Nous nous interrogeons aussi fortement sur le coût des licences SAGE, qui est tout sauf gratuit.
d) Focus sur l’enseignement juridique
Le programme est beaucoup trop chargé, il est de fait abordé à la façon d’un catalogue, sans mise en contexte de l'application concrète dans les services. Les stagiaires n’ont pas le temps dans cette formation d’assimiler cette matière, et doivent se contenter hélas de bachoter quelques notions mises en exergue, et de restituer des copiés-collés en examen à la base de contrôle-F à partir des pdf à disposition.
e) Focus sur le CMFI et les conférences
Les conférences ont un intérêt très variable. Si les premières présentations ont permis une ouverture large et intéressante sur le ministère, ses missions, ses valeurs et ses positionnements, les dernières sont vues comme du remplissage avant les congés de Noël. Là encore, le rythme dicté par les dates d’examen interroge. Une meilleure répartition des cours de comptabilité et d’enseignement juridique, en place des dernières séances en amphi et en supprimant les examens, aurait permis un meilleur rythme pour cette scolarité.
Pourquoi certaines conférences ont lieu à Clermont-Ferrand et non à Noisiel ? Exemple : la conférence concernant le bénévolat.
f) Focus management
Le management est un des enseignements le plus important en terme de durée de la formation socle. Il a été vécu par les stagiaires comme étant à la fois infantilisant et déconnecté de la réalité. Nous nous faisons écho des réactions d’incompréhension des stagiaires sur des mises en situations où ils devaient prendre le rôle de manager de boutiques, de restaurants et même d’organisateurs de mariages !
Pourquoi ne pas aborder des cas d’encadrement dans les services publics avec les solutions possibles et les cas concrets rencontrés dans les services ?
Nous sommes étonnés de devoir vous rappeler que les cadres de travail du privé ou du public ne sont pas les mêmes, notamment au niveau du droit des personnels.
Plus grave, le module n°6 concernant la conduite du changement et la courbe du deuil pose d’importants problèmes de fond.
La conduite du changement part de trois postulats :
- le changement est inéluctable
- le changement est forcément positif
- la résistance au changement est irrationnelle
Le ton est donné par les citations en début et fin de module :
"tout ce qui n'évolue pas à vocation à disparaître" Darwin
"Prendre le changement par la main à défaut d'être pris par la gorge" Winston Churchill
Le module enfonce d’ailleurs le clou en osant catégoriser une partie des personnels sous le terme d’opposants : « Ils sont contre le changement mais n'ont aucun projet alternatif à proposer. Ils vont donc choisir le sabotage. »
La courbe du deuil, elle, déjà utilisée dans de nombreuses restructurations d’entreprises, a été révélée au grand public lors du procès France Telecom. 39 victimes (dont 31 avec suicide ou tentative de suicide) ont été recensées lors des restructurations à France Telecom, de 2006 à 2008.
Cette courbe, créée originellement par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross pour étudier les émotions ressenties par les patients en fin de vie, a été adaptée aux formations de management par Boston Consulting Group.
La courbe du deuil est une théorie sujette à débat dans le monde médical et n’est pas adaptée à l’univers de l’entreprise et de l’administration. Le ressenti des salariés et des agents lors de restructurations ne doit pas être comparé à ceux de personnes en fin de vie.
La colère, la peur, la dépression, ne peuvent pas être banalisées et considérées comme partie intégrante d’un processus de changement.
Solidaires Finances Publiques refuse que la scolarité des stagiaires inspecteurs de l’ENFiP suive des dérives qui ont déjà produit des effets délétères ailleurs.
Solidaires Finances Publiques exige donc que ce module soit retiré des prochaines scolarités.
V. Divers
a) Sécurité
A Noisiel, nous avons été le 30 septembre dernier surpris de la manière dont a été gérée une alarme intrusion. En effet, même si au bout du compte, il ne s’agissait que d’une fausse alerte, il faut reconnaître qu’elle aura permis de constater plusieurs dysfonctionnements.
Toutes les salles n’ont pas été évacuées, et les stagiaires sont revenus en cours « dans le noir », sans lumière dans les couloirs et surtout dans les escaliers …
Nous vous remettons maintenant, à titre d’information, le rapport établi par Solidaires Finances Publiques. Ce rapport sera remis à l’instance remplaçant le CHSCT du 77 dès qu’elle sera mise en place.
b) Aménagement des locaux
Les stagiaires nous ont fait remonter une demande d’installation de plusieurs fontaines à eaux dans les établissements. Actuellement, il y en a une seule à Noisiel et aucune à Clermont.
c) Forum des métiers
On constate une rupture d’égalité entre les écoles. Par exemple, lors du forum des métiers de la centrale, il a été proposé par certains services de venir visiter les bureaux.
d) Soucis de l’accueil à Clermont
Lors d’une entrevue en local à Clermont, nous vous avons interpellé suite à de nombreuses situations conflictuelles avec le référent sécurité (que ce soit au niveau de l’accueil ou en salle de classe). Nous avons constaté une amélioration, mais nous espérons vivement que cela va perdurer et que les stagiaires n’auront plus à subir ce type de comportements.
Pour conclure cette liminaire, nous rappelons l’attachement de Solidaires Finances Publiques à la formation initiale et à la formation continue à la DGFiP. De même, nous sommes attachés au dialogue social constructif et au cas particulier à l’instance du conseil de promotion. Nous déplorons toutefois, au vu des compte-rendus des années passées, d’être obligés de revenir à chaque nouvelle scolarité sur les mêmes points, qui peinent à évoluer, au détriment de la qualité de la formation initiale et des conditions de travail des stagiaires.
Compte-rendu
Ce jeudi 15 décembre 2022 avait lieu le premier conseil de promotion des inspecteurs stagiaires.
Avant la lecture des liminaires, le directeur du Pôle Formation de l’ENFiP, a ouvert le conseil en rappelant les compétences du conseil de promotion. Il a ensuite passé la parole aux organisations syndicales.
Avant de lire sa déclaration liminaire, Solidaires Finances Publiques a demandé et obtenu qu’une minute de silence soit observée en mémoire de notre collègue contrôleur stagiaire, décédé récemment à Clermont-Ferrand.
Suite à cette minute de silence, les organisations syndicales ont lu leurs déclarations liminaires dans l’ordre de représentativité. Solidaires Finances Publiques a donc commencé, suivi par la CGT, la CFDT/CFTC, puis FO. Vous trouverez joint à ce compte rendu, la déclaration liminaire lue par Solidaires Finances Publiques.
Examens/méthode d’évaluation
Suite à notre interpellation sur le stress rencontré par les inspecteurs stagiaires pour les évaluations du socle alors même que nous avions déjà réussi un concours. le président a répondu que nous avions fait le choix de passer le concours de cadre A de la DGFiP. Par conséquent, nous savions à quoi nous attendre en terme d’enseignements et d’évaluation des compétences. Ce concours ne dispense pas d’évaluations des acquis de compétences.
Le président a ainsi dit :
« Vous avez eu un concours, votre rang au concours n’est pas remis en question et il vous permet de vous départager, mais vous êtes rentré dans une école d’application. Notre responsabilité à nous c’est de faire de vous des cadres opérationnels autant que possible. On a cette obligation que vous montiez en puissance. Notre objectif n’est pas de vous voir échouer au bout du parcours. »
Sur le stress induit par les épreuves, il a rappelé que le taux de non titularisation est extrêmement faible (moins de 1%). Il explique que la pression que se mettent les stagiaires est en partie injustifiée : « le stress est celui que vous vous donnez »
Les stagiaires apprécieront...
Il a rappelé également que la formation évolue tous les ans à l’ENFiP, notamment avec les retours des stagiaires. De même, les évaluations de compétences ont aussi énormément évoluées. L’ENFiP a ainsi abandonné les notes au profit des compétences (acquis/non acquis). Le nombre d’UC a été diminué, et avec lui le nombre d’épreuves. Enfin, des autotests ont été mis en place pour éviter les décrochages.
Suite à une relance de la part de Solidaires Finances Publiques,il a réaffirmé que l’ENFiP ne renoncerait pas à évaluer les compétences des stagiaires. Il explique qu’il faut pouvoir détecter les stagiaires qui n’ont pas le niveau pour aller dans les services.
Pour Solidaires Finances Publiques, les examens en cours de scolarité traduisent un manque de confiance envers les stagiaires. C’est infantilisant car une fois en service, nous ne sommes plus évalués de façon probatoire.
Sur les autotests et le soutien
Solidaires Finances Publiques a rappelé que les autotests sont très appréciés des stagiaires qui y voient un vrai intérêt. Cependant, les autotests sont inutiles s’ils suivent immédiatement les cours qu’ils sont censés évaluer. De plus, le dernier autotest de comptabilité a été déstabilisant pour les stagiaires et leur a fait perdre la confiance en leur capacité à moins d’une semaine de l’examen.
La directrice de Noisiel reconnaît qu’il y a eu des ratés sur les autotests. Elle rappelle que c’est la première année de leur mise en place, des réglages sont possibles. Elle explique cependant que les autotests ne doivent pas être positionnés trop loin des cours qu’ils évaluent car il faut le temps d’organiser le soutien.
Solidaires Finances Publiques a également interpellé l’administration sur le contenu des cours de soutien. Nous avons souligné une inégalité entre les différents groupes, les cours de soutien dépendant énormément du formateur qui les dispensent.
Sur ce sujet, les cheffes d'établissement ont expliqué que la période très courte entre les autotests et le soutien ne laisse pas vraiment le temps à la préparation. Elles confirment qu’aucune consigne n’est donnée aux formateurs, si ce n’est de s’appuyer sur les autotests. Il est ajouté que si le soutien est trop cadré en amont, il risque d’être inutile. L’idée est que le formateur s’adapte aux difficultés des stagiaires.
Sur la proposition de mettre en place des autotests en bloc fonctionnel, l’administration s’est montrée dubitative. L’évaluation en bloc fonctionnel étant une évaluation papier, les autotests ne correspondent pas à la forme de l’évaluation finale. En revanche, il y aura également des soutiens organisés les vendredi après midi. Les stagiaires en difficultés seront sélectionnés suite à un dialogue avec le formateur.
Management
Solidaires Finances Publiques a exprimé de vives critiques sur le cours de management tel qu’il est aujourd’hui enseigné à l’ENFiP. Nous avons relayé l’incompréhension des stagiaires face aux mises en situation n’ayant rien à voir avec la DGFiP, comme si le management du privé pouvait être importé sans problème dans l’Administration. De plus, nous avons mis en cause le module sur la conduite du changement, qui en mobilisant une notion comme la courbe du deuil vient normaliser les souffrances des agents publics.
Le président a répondu à nos interrogations sur les mises en situation externes à la DGFiP dans les cours de management. Il explique que dans l’administration, nous avons une activité de production, nous devons faire fonctionner les usagers, les agents. Ainsi, il existe suffisamment de points communs avec le privé pour que ces mises en situations soient pertinentes. Si le président nie que le cours assimile le public au privé, il explique qu’il existe des grands principes transversaux de management. Le cours de management « fait appel à l’intelligence des stagiaires » pour mettre en lumière ces principes transversaux.
En revanche, il refuse de répondre à nos interpellations sur le module n°6 « Conduire le changement ».
Sur la comptabilité
Solidaires Finances Publiques estime que le nombre d’heures de cours accordé à la comptabilité est trop faible par rapport au programme. Nous remarquons que les formateurs n’ont souvent pas le temps de finir leurs cours, et encore moins de corriger les exercices. Par ailleurs, il n’y a pas assez de pratique et d’exercices à faire en cours.
Nous avons également interpellé l'ENFiP sur l’utilité des cours d’initiation à SAGE, ainsi que sur le coût des licences pour l’exploitation du logiciel. Il nous a été répondu que les cours d’initiation à SAGE sont une ouverture sur la comptabilité telle qu’elle se pratique concrètement. En revanche, il n’a pas su nous répondre sur le coût de la licence !
Sur la densité de la formation
La question de la densité de la formation initiale a été soulevée à plusieurs reprises. L'ENFiP explique que la durée de la formation initiale (1 an tout compris, formation + stage) est fixée « tout en haut de l’administration ». L’ENFiP ne peut rien y faire, il faut s’adapter.
L'ENFiP évoque que la formation en 4+1 (4 jours en présentiel +1 jour en distanciel) qui est actuellement mise en place pour la scolarité des B est une piste pour réduire la densité de la formation. En effet, il explique qu’un cours de 3h en présentiel peut être réduit à une durée d’une seule heure en distanciel. Cela permettrait de dégager 2h pour le travail perso. Il est probable que la scolarité des inspecteurs stagiaires de l’année prochaine suive ce principe.
Solidaires Finances Publiques a exprimé son doute sur l’intérêt réel de ce mode de formation, et a indiqué attendre le premier conseil de promotion des B en janvier afin d’avoir les retours des collègues.
Sur le rythme de la formation
Solidaires Finances Publiques a également évoqué la question du rythme de la formation. La formation socle actuelle conduit à une intensification des cours et à un bachotage juste avant les examens fin novembre. Par la suite, nous n’avons plus que des conférences et le CMFI qui donnent une impression de remplissage.
Pour Solidaires Finances Publiques, les examens mènent à ce rythme de formation qui est tout sauf pédagogique.
Sur le nombre de stagiaires par groupe et le nombre de formateurs
Suite aux interpellations sur le nombre de stagiaires par groupe pour le bloc fonctionnel (notamment en contrôle fiscal où 4 groupes dépassentles 30 stagiaires), la directrice adjointe de Clermont-Ferrand indique que l’ENFiP fait au mieux, en sachant que le nombre de stagiaires par bloc n’est connu qu’à partir de fin novembre.
Sur la question de savoir si le nombre de formateurs est suffisant au vu de la taille des promotions, le président indique que le nombre de postes de formateurs est consolidé. En revanche, l’ENFiP doit recruter une 50aine de formateurs, alors que peu de candidats se manifestent. Attractivité du poste ? Pour Solidaires Finances Publiques, l'ENFiP et la DGFiP doivent s'interroger...
Affectations
Suite aux nombreuses interpellations sur les mutations en directions locales qui sont parfois laissées à l’arbitraire de certaines directions plutôt qu’au rang de classement, le présidenr a rappelé que l’ENFiP n’a pas autorité sur les DDFiP. Cependant, en lien avec les services centraux, l’ENFiP contribue à élaborer un cadre pour les affectations en local.
Il reconnait que dans certains cas « exceptionnels », des stagiaires se retrouvent finalement sur un poste autre que celui pour lequel ils ont été formés en bloc fonctionnel. Pour lui, il ne faut pas y voir une volonté des directions départementales mais le résultat d’erreur sur les estimations des postes vacants.
Sur la question des stagiaires affectés en ALD, il encourage les stagiaires à contacter les directions locales pour demander des précisions car elles ont souvent déjà en tête l’affectation en mai. Si les directions ne sont pas capables de répondre, il invite les stagiaires à se rapprocher des responsables RH de leur école, mais précise qu’en dernière instance c’est la DDFiP qui décide. L’ENFiP ne dispose que de l’information du bloc fonctionnel demandé par la direction pour le stagiaire.
Stagiaires en distanciel
Solidaires Finances Publiques a interpellé le Conseil de promotion suite aux conditions dans lesquelles les stagiaires en distanciel ont dû passer les examens du socle.
Le président rappelle que le distanciel est une exception dont les conditions sont strictes. Il faut l’accord du médecin de prévention. Sauf exception, les stagiaires vulnérables sont protégés et n’assistent à aucun cours en présentiel. En revanche, l’ENFiP exige qu’ils viennent une fois par semestre pour les évaluations de compétences. L'ENFiP nous explique que le stagiaire vulnérable s’il est préservé, « n’est pas à l’écart de la vie sociale au point de ne pas les empêcher de venir composer ». C’est une démarche très exceptionnelle que pilotent les chefs d’établissement. Ces stagiaires ont vocation à participer aux épreuves au même titre que les autres.
La directrice de Noisiel ajoute que les évaluations ont été faites en présentiel pour les distanciels de la même manière que le concours. Elle indique qu’il n’y a eu qu’une seule remontée d’une seule stagiaire. La remontée d’une stagiaire sur une situation ne permet pas de dire que les conditions sanitaires n’ont pas été respectées.
Pour les oraux collectifs, les stagiaires vulnérables ont été mis dans un bâtiment dédié. Ils étaient très contents de se retrouver ensemble selon la direction. L’ENFiP a par ailleurs permis que pour certains les épreuves des écrits soient organisées dans les autres établissements.
Aucune réponse n’a été donnée quant aux demandes de remboursements de frais qui restent en instance. En outre, Solidaires Finances Publiques sait que si les mauvaises conditions d’accueil le 28/11 n’ont été dénoncées à l’ENFiP que par une seule stagiaire, ce n’est pas parce que les autres stagiaires étaient satisfaits ! Et notre syndicat continuera de demander de meilleures conditions de scolarité pour toutes et tous.
Pour l’organisation du bloc fonctionnel pour les stagiaires vulnérables
La directrice de Noisiel indique que les stagiaires vulnérables sont 15. Ils sont repartis sur les 4 blocs fonctionnels. Avec 2/3 de stagiaires par bloc, l’ENFiP n’a pas le choix que d’organiser les cours sur le mode bimodal. Les stagiaires vulnérables seront rattachés à des groupes en présentiel. Les formateurs donneront cours à la fois en présentiel et en distanciel via le logiciel blackboard. Les formateurs connaissent déjà ce dispositif car ils l’ont pratiqué l’année dernière.
Elle indique que la circulaire qui permettait à l’ENFiP d’organiser le distanciel expire au 31 janvier 2023. Pour le moment, il n'y a pas d’information sur la prolongation ou non du dispositif.
Solidaires Finances Publiques restera attentif aux conditions dans lesquelles les stagiaires en distanciel recevront la formation en bloc fonctionnel. Les stagiaires vulnérables n’ont pas choisi de l’être !
Sur l’incident autour de la HMI du 9 décembre à Clermont Ferrand
La directrice adjointe de Clermont-Ferrand explique qu’effectivement, la date de la HMI de décembre a dû être déplacée car elle était initialement programmée sur la période de réserve. Selon elle, le tort est partagé, car ce sont les syndicats qui ont fixé la première date sans se rendre compte de l’erreur, mais elle reconnaît que l’administration a tardé à repositionner la nouvelle HMI.
Elle s’excuse pour les propos qu’elle a tenu à la fin de la conférence qui suivait la HMI, elle précise que ce n’était pas le sens de sa pensée de remettre en cause les syndicats.
Sur les conférences et CMFI
Des critiques ont été formulées sur la pertinence des conférences qui ont été organisées à Clermont et à Noisiel, ainsi que sur le CMFI.
Sur le CMFI, elle explique qu’il est piloté par le secrétariat général qui en fixe le contenu. Les ENFiP n’ont pas la main là-dessus.
La conférence « dessine-moi un inspecteur » a fait l’objet de critiques des stagiaires car elle présentait des carrières qui ne concernaient qu’une minorité de stagiaires. La directrice adjointe de Clermont-Ferrand explique que le secrétariat général demande à présenter des schémas de carrière possibles. Ce n’était pas l’objet de répondre à toutes les questions des stagiaires. Il y a des retours d’expériences prévus en bloc fonctionnel.
La directrice adjointe de Noisiel ajoute que le secrétariat général veut que le CMFI se déroule d’un trait, sur une semaine complète. C’est à la demande de l’ENFiP qu’il est organisé en deux temps, afin de commencer plus tôt les cours, notamment de comptabilité. De plus, elle ajoute que c’est la première fois que le CMFI est organisé comme il l’a été, avec des conférences. Auparavant, il s’agissait d’e-formations.
Solidaires Finances Publiques s’est fait l’écho des interrogations des stagiaires de Clermont-Ferrand sur la conférence organisée sur le thème du bénévolat. La directrice adjointe de Clermont-ferrand confirme qu’une réflexion est en cours autour de cette conférence, qui sera amenée à évoluer l’année prochaine.
Sur divers points concernant Clermont Ferrand
La directrice adjointe de Clermont-Ferrand a été interpellée sur plusieurs points concernant l’organisation et la vie à l’ENFiP Clermont.
Il n’y a pas de fontaine à eau à Clermont. Elle explique que l’eau du robinet suffira.
Une vision très rigoriste du règlement intérieur est appliquée à Clermont, suite à du zèle effectué par l’agent chargé de son application. Suite à une intervention en local des élus Solidaires Finances Publiques, la situation avait déjà commencé à s’arranger. Elle confirme que ça va continuer à s’arranger, et nous suivrons ce point.
Sur la présentation des blocs, jugée trop rapide, elle indique être restée à la disposition des personnes pour des questions. Elle veillera à être plus à l’écoute. Elle ne voulait pas stresser les collègues lors de la présentation des blocs en recommandant « de se reposer pendant les vacances car ça va être difficile en bloc ».
Sur les emplois du temps qui n’étaient pas encore disponibles pour les stagiaires de Clermont au moment du conseil de promotion, elle indique que l’ENFiP Clermont doit gérer à la fois les emplois du temps des A et des B. C’est la raison pour laquelle les emplois du temps mettent un peu plus de temps à arriver à Clermont. Mais elle indique qu’ils devraient être disponibles dans la semaine suivante.
Sur l’interdiction de repas de convivialité dans les salles de cours
Les cheffes d'établissement expliquent que si les collations sont interdites en salle de cours, c’est parce que les établissements publics sont soumis à des normes d’hygiène, et que les stagiaires ne nettoient pas suffisamment derrière eux.
La directrice adjointe de Clermont-Ferrand reconnaît que le fait qu’il n’y ait pas de cafeteria à Clermont pose problème. Une réflexion est conduite sur ce thème mais elle n’est pas en mesure d’apporter de réponses aujourd’hui.
Sur les problèmes de connexion aux UC
La directrice adjointe de Clermont-Ferrand explique que les problèmes de connexions pendant les UC à Clermont sont dus à une opération de nettoyage informatique, dont la date n’avait pas été communiquée à l’Administration. Mais selon elle, les mesures ont été prises pour compenser les problèmes. Elle explique également que les UC étaient programmé pour 45 minutes et non 50 minutes. Ces 5 minutes supplémentaires étaient justement prévues pour compenser les problèmes de connexions.
Les cheffes d'établissement refusent de s’engager sur des tolérances accordées suite aux problèmes rencontrés. Les 5 minutes supplémentaires suffisent selon elles.
Sur la phase expérimentale d’affectation en Administration centrale et en DNS dès septembre
Suite à nos interrogations sur les raisons ayant conduits à mettre en place ce nouveau mouvement d’affectation en Administration Centrale et en DNS, M. Ramir a précisé que c’était un souhait de Bercy. L’objectif était de fluidifier les affectations en recrutant dès septembre 60 % des affectations de stagiaires en centrale et DNS. En effet, chaque année les directions franciliennes sont en difficultés car elles ne savent pas avant la fin de la scolarité quelle proportion de stagiaires ne prendra finalement pas son poste en local. Pour les stagiaires, l’objectif est d’arrêter au plus tôt le choix du bloc fonctionnel le plus intéressant pour le poste d’affectation en centrale ou DNS. Ce premier mouvement n’a pas été concluant puisque seulement 30 stagiaires ont été effectivement affectés.
Sur la demande de transparence au niveau des barèmes et des notes aux évaluations
La question de l’affichage des barèmes lors des évaluations a été évoquée. L’administration nous a répondu que l’évaluation se faisant par compétence et non par notes, transmettre un barème ou une note finale n’aurait pas de sens. Les barèmes ne relèvent que de la « machinerie » permettant au final de déterminer si les compétences sont acquises ou non.
Sur la demande de pouvoir effectuer un stage probatoire ailleurs que sur le poste d’affectation
Solidaires Finances Publiques a rappelé que chaque année, le stage probatoire pose problème aux collègues chargés de famille, notamment pour les familles monoparentales. Le fait que la scolarité en école ne se déroule que sur 8 mois conduit les enfants à connaître plusieurs rentrées scolaires dans des écoles différentes tout au long de l’année. Cet enjeu concerne en particulier les femmes, plus souvent seules à élever des enfants que les hommes. Nous avons ainsi rappelé que la DGFiP doit absolument se saisir de ce sujet au nom de l’égalité femmes/hommes.
Le président nous a répondu que le stage probatoire se déroule par principe sur le poste d’affectation. De rares dérogations sont possibles mais « elles ne sont pas satisfaisantes ni pour le service ni pour l’agent à moyen/long terme ». Il a de plus ajouté que tous les stagiaires ne sont pas chargés de famille, et que la formation doit être conçue avant tout dans l’intérêt professionnel des agents et du service.
Pour tous points auquel l'ENFiP n'a pas répondu ou répondu partiellement à nos questions, nous les ré-aborderons au prochain conseil de promotion :
Et nous comptons sur vous pour vos questions et suggestions pour porter les points d'améliorations de notre formation initiale. Solidaires Finances Publiques ne lâchera rien sur le sens de nos métiers, de notre formation, et sur nos conditions de travail !
Vos élu.es Solidaires Finances Publiques resteront attentifs au suivi des revendications des inspecteurs stagiaires tout au long de cette année de formation.
Vos représentants et vos représentantes Solidaires Finances Publiques