Alors que les élections professionnelles dans les trois versants de la fonction publique ont débuté chaotiquement jeudi 1er décembre, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guérini était l’invité de France Info ce matin, vendredi 2 décembre.
Sans grande surprise, le ministre était là pour « vendre » au mieux la politique du gouvernement en particulier celle de la future contre-réforme des retraites. Pour lui évidemment, nous faire travailler jusqu’à 64 ans ou 65 ans en allongeant la durée de cotisations est une « réforme de responsabilité et de justice ». Et si nous n’en sommes pas convaincus c’est au tour des arguments d’autorité : « c’est une promesse de campagne » ; ou de peur en mettant en avant un pseudo déficit d’ici les dix prochaines années (ce que ne dit pas le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites) et donc la fin de notre modèle de retraites ! Pour résumé, si vous vous opposez au recul de l’âge légal du départ à la retraite, c’est que vous êtes pour la fin du système des retraites actuel !
Lors de cette interview, M. Guérini en a profité aussi pour parler de la fonction publique et en particulier de sa perte d’attractivité. Face à cette réalité, le ministre propose les mêmes vieilles recettes : primes individuelles avec des objectifs à atteindre, plan d’intéressement… pour évidemment « récompenser la réussite collective ». Mais pour notre ministre, le frein absolu de l’attractivité serait, sans surprise : le statut des fonctionnaires. En effet, selon lui les jeunes attendent de la « liberté » dans leur parcours professionnel ce que ne leur permettrait pas le statut des fonctionnaires ! Autrement dit, selon M. Guérini être précaire dans la fonction publique c’est être libre ! Mais rassurons-nous, ce gouvernement à partir de début 2023 travaille à injecter plus de « liberté » !
M. Guérini oublie que le statut du fonctionnaire oblige et protège, il est une garantie pour l’usager et l’agent public. Il oblige les fonctionnaires à exercer leur mission en toute neutralité et indépendance et protège le sens de l’intérêt général en évitant toute collusion...mais cela lui semble sûrement secondaire.
Une fois encore par ces propos, le gouvernement se prépare à de nouvelles attaques contre la fonction publique et l’ensemble de ses agentes et agents, il est d’ores et déjà prévu un projet de réforme des carrières et de la rémunération courant 2023 en partie basé sur les conclusions du rapport Peny-Simonpoli. Le but désormais avoué c’est de casser définitivement le statut ! Pour Solidaires Finances Publiques, tout cela est inacceptable.
L’attractivité ne s’améliora pas en « libéralisant » la fonction publique et en particulier la DGFiP. Elle s’améliorera quand de réelles perspectives de carrières verront le jour ; quand notre rémunération sera à la hauteur de notre investissement et technicité du quotidien ; quand nos conditions de travail ne seront plus sacrifiées ; quand nos missions ne seront plus dénigrées par les plus hauts dirigeants !