L'intersyndicale DGFiP (Solidaires, CGT, FO et CFDT-CFTC) a décidé compte tenu de la période de conflits de suspendre le dialogue social directionnel dans l'attente de la lettre de cadrage promise par Monsieur Darmanin et de la fin de la concertation promise également par le Ministre.
Néanmoins, nous avons adressé à la Direction Générale par cet écrit nos analyses, réactions et propositions.
Notre analyse, thématique par thématique :
les B généralistes (affectation et scolarité)
Tout d'abord, concernant les documents de ce groupe de travail, nous avons bien noté que ces fiches nous ont été transmises le jour du conseil de promotion des contrôleurs à 16h38 alors même qu'il se terminait à 16h30 … hasard de calendrier ? Rien n'est moins sûr ...
Vos propositions manquent d’arguments et de cohérence globale dans son ensemble.
Ceci démontre une fois de plus que vous voulez à tout prix aller très vite sans discussion préalable concertée en négligeant l’intérêt des agents et même ceux de l’administration.
Quel plaisir prenez-vous à tout détruire et à réduire à néant toute possibilité de promotion interne ?
A titre d’exemple, en introduction de la fiche 3, vous indiquez que l’évolution de la formation initiale et la mise en place de la départementalisation conduisent à faire évoluer les règles d’affectation.
La départementalisation entre en vigueur sur tout le territoire au 1er septembre 2020 et votre formation rénovée à la rentrée scolaire 2020. Pour garder une cohérence avec vous-même, rien ne justifie donc le changement des règles d'affectation avant 2020. Alors, pourquoi voulez-vous passer en force sur le changement des règles d’affectation pour les contrôleurs stagiaires du concours 2019 ?
Comme pour les inspecteurs, vous proposez de faire évoluer immédiatement les règles d’affectation pour les contrôleurs stagiaires lauréats du dernier concours qui découvrent aujourd’hui la volonté de l’administration de changer les règles en cours de jeu avec toutes les incidences préjudiciables sur leur vie familiale.
Quel mépris envers ces collègues de définir de nouvelles règles d’affectation une fois qu’ils ont réussi leur concours !
Faire fi de leur ancienneté administrative, de leurs bonifications pour charges de famille, quel signal voulez-vous donner à la promotion interne de notre administration ?
« Choisissez entre votre famille et votre carrière ? » est-il devenu le nouveau slogan de la e-DGFiP rénovée ?
Que dire du sort réservé aux externes purs qui devront effectuer des vœux sur la direction, RAN et mission structure sans être encore entré à l’ENFiP et sans connaître la DGFiP et ses services ?
Solidaires Finances Publiques dénonce la rupture d'égalité entre les stagiaires externes et les stagiaires internes. En effet, demander aux lauréats de remplir leur demande d'affectation avant même d'arriver à l'ENFiP, c'est empêcher les externes de choisir une mobilité fonctionnelle.
Car, au moins pour les inspecteurs, l’administration le fait une fois qu’ils sont arrivés en école et l'ENFiP se met en capacité de présenter les différents métiers à ses stagiaires. Pour Solidaires Finances Publiques, il est intolérable que les futur.e.s agents B ne puissent pas choisir leur mobilité fonctionnelle en toute connaissance de cause.
Par ailleurs, pour les inspecteurs, l’administration avait prévu, avec le changement des règles d’affectation, un dispositif si le lauréat renonçait au bénéfice du concours une fois son affectation nationale et locale connue. Ce chapitre n’existe même pas dans vos fiches du 3 avril ! Comment faut- il l’interpréter ?
Solidaires Finances Publiques dénonce cette rupture d'égalité !
A aucun moment, vous ne pouvez prouver l’utilité de modifier les règles d’affectation au regard de la départementalisation et de la formation rénovée. Solidaires Finances Publiques est fortement attaché à l’intégration des stagiaires dans le cadre du mouvement général des titulaires.
Solidaires Finances Publiques vous demande expressément de revoir votre copie sur la formation rénovée des contrôleurs permettant de maintenir une affectation des contrôleurs stagiaires au sein du mouvement général des titulaires sur la base de leur ancienneté administrative.
Concernant votre projet de chamboulement des règles d’affectation, vous vous empressez alors qu'aucun bilan n'a été fait concernant les inspecteurs. Vous ne savez toujours pas si vous avez pu tenir vos engagements inscrits dans vos fiches du GT A. A cette date, vous ne pouvez pas garantir qu’aucun inspecteur titulaire pour le mouvement du 1er septembre 2019 n’a été «primé à tort» par un inspecteur stagiaire promotion 2018-2019.
C’est certainement la raison principale qui vous guide à être très succinct dans votre fiche sur les affectations. Nous ne sommes pas dupes, c’est une volonté délibérée de votre part de créer encore plus d’injustice et de rancœur entre les agents. A vous lire, il apparaît que votre seule motivation est de diviser pour mieux régner.
En effet, nulle part vous n’indiquez que les stagiaires arriveront sur des postes vacants non refusés à des titulaires ? Pourquoi ?
Sans doute car vous ne pouvez pas le faire !
Nulle part, vous n’utilisez le terme de CAP locale pour déterminer l’affectation locale des contrôleurs stagiaires ! Pourquoi ?
Sans doute, car vous voulez vous en dispenser !
Solidaires Finances Publiques exige la tenue de CAP locale spécifiques et condamne la possibilité pour les directeurs locaux de faire leur tambouille interne à huis clos ou guichet fermé !
Par ailleurs, un contrôleur stagiaire pourra-t-il toujours postuler pour les Services Centraux et Assimilés comme aujourd’hui, à l'instar des inspecteurs stagiaires ?
Autre exemple, concernant les priorités, elles seront prises en compte dans le respect du quota de 50% des apports prononcés. Sur la base des apports de titulaires et de stagiaires ou bien uniquement sur les stagiaires? Cela n’a pas les mêmes conséquences.
Nous allons éviter la liste à la Prévert car nous pourrions poursuivre; tout ceci pour vous démontrer que la mise en place de vos fiches pour les contrôleurs stagiaires dès 2019 serait une énorme erreur et provoquerait de nombreuses injustices nouvelles ce dont notre administration n’a pas besoin dans la période.
De plus, l'administration fait preuve de mesquinerie concernant les délais de séjours.
En effet, lors du groupe de travail du 29 novembre 2017, devant les arguments avancés par Solidaires, l'administration a modifié son projet concernant les contrôleurs stagiaires, contrairement à ce qui était prévu, l'année de scolarité comptera dans le décompte du délai de 3 ans. En effet, dans le projet initial, pour les contrôleurs stagiaires le délai de séjour de 3 ans était comptabilisé à partir de la prise de poste en sortie d'ENFiP. Donc avec votre réforme modifiant le lieu du stage pratique, vous reprenez déjà une partie de ce que vous nous avez concédé en novembre 2017!
Socialement, en modifiant le lieu de stage pratique pour les contrôleurs stagiaires, vous allez vous-même créer des difficultés supplémentaires sur certains départements facilement identifiables aujourd’hui. En effet, nous trouverons, en même temps, des inspecteurs stagiaires, des contrôleurs stagiaires et des agents C stagiaires alors que les titulaires ne quitteront leurs logements qu’au 1er septembre. C’est donc une « mission impossible » pour l’ALPAF et consorts pour appréhender cette arrivée plus précoce de collègues en première affectation.
Solidaires Finances Publiques exige que le stage pratique puisse être réalisé sur le département de son choix pour les contrôleurs stagiaires.
Pédagogiquement, imposer aux stagiaires d'effectuer leur stage pratique sur leur poste d'affectation est une hérésie totale !
Le stage pratique, qui est probatoire, doit permettre au stagiaire d’acquérir des gestes métiers et les positionner en apprenant, puis en responsabilité envers les mêmes collègues, est une aberration qui pourrait même mettre ces agents en difficulté de positionnement.
Solidaires Finances Publiques dénonce une fois de plus cette absurdité pédagogique déjà relevée dans la réforme de la scolarité des inspecteurs et exige que le stage pratique puisse être réalisé sur le département de son choix pour les contrôleurs stagiaires.
Par ailleurs, du côté contenu de cette formation, envisagez-vous l'écriture des modules plus en amont que dans la réforme des inspecteurs ? Car, comme nous l'avons écrit plus haut, la réforme des inspecteurs a été passée aux forceps et ne s'est pas faite sans conséquences sur les équipes pédagogiques. Solidaires Finances Publiques vous met en garde sur les conséquences d'une autre réforme de fond dans les mêmes conditions.
D'ores et déjà, il apparaît compliqué pour les équipes pédagogiques, entre l'augmentation du volume des présentiels, les mises à jour nécessaires des cours, les extensions de compétences et les ressourcements, d'assurer des modules réformés pour septembre 2020.
Solidaires Finances Publiques demande la mise à l'étude d'un véritable rétroplanning présentant le dispositif envisagé.
Dans la fiche n°1 qui présente succinctement la formation transitoire du B, 20h sont ajoutées dans les 3 dominantes, pourquoi ? Est-ce un enrichissement de la partie carrière que vous avez réduit depuis plusieurs années ?
Quel est l'objectif de cette formation transitoire ? Rajouter du fond ? Ou simplement caler les horaires sur la prochaine formation réformée de 2020/2021?
Car, enrichir les 2 parties de cette formation sur le même nombre de mois va forcément modifier le régime horaire hebdomadaire. Nous réitérons le constat négatif de la suppression de la demi-journée de travail autonome du mardi après-midi chez les cadres A et même si cette fiche n'en parle pas, nous exigeons qu'elle ne disparaisse pas et soit maintenue.
Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité pédagogique de cette demi-journée !
En conclusion de cette partie sur la réforme de la scolarité des cadres B, Solidaires Finances Publiques condamne la volonté de l'ENFiP et de la DGFiP de pratiquer la politique de l'autruche. Ne pas tenir compte des écueils de la réforme de la scolarité des inspecteurs et les calquer, sans aucune analyse, à la scolarité des contrôleurs va entraîner des dérives et une perte de technicité évidente.
Les B programmeurs
Par ailleurs, concernant la réforme de la formation initiale des contrôleurs programmeurs stagiaires, nous rajoutons que votre «argumentaire» est sans fondement. En effet, l'intégralité de la promotion suit la même formation durant tout le cycle quelle que soit son affectation.
Concernant les autres sujets ( affectation, stage pratique,.. ) cf l'onglet B Généralistes
Les techniciens géomètres stagiaires
Concernant la formation initiale des techniciens géomètres stagiaires, nous notons que rien ne changera pour la prochaine promotion du 1er mars 2020 et nous sommes favorables à cette décision là. Cependant, dans ce processus effréné des réformes, nous exigeons de votre part toute prudence concernant 2021 et nous vous demandons d'attendre avant tout projet d'avoir un peu plus de visibilité sur l'avenir de l'ensemble des missions cadastrales au sein de la DGFiP.
les agents C
Concernant la formation initiale des agents administratifs principaux des finances publiques stagiaires, nous sommes favorables à un allongement du calendrier actuel en établissement.
Par contre, vous ne précisez pas si vous comptez également avancer le calendrier de dépôt des demandes de premières affectations ainsi que la CAP nationale pour ces collègues ?
Bilan pour les inspecteurs stagiaires
Nous tenons à rappeler que nous réclamons depuis le début un véritable bilan de cette formation. Au stade actuel, un bilan intermédiaire de cette scolarité réformée est nécessaire.
En effet, cette scolarité, partie « socle » et « bloc fonctionnel », tant du côté stagiaires que du côté formateurs a été houleuse et n'en déplaise à Monsieur MAGNANT, « essuyer les plâtres » ne relève d'aucune chance !
Notre approche de ce début de scolarité sera nettement moins succincte que la fiche à l'appui des documents de ce groupe de travail.
Solidaires Finances Publiques dénonce le taux de satisfaction de 89 % annoncé dans les documents. En effet, afin d'avoir une analyse objective de ce chiffre, nous demandons de connaître tous les items, mais également d'avoir tous les chiffres aboutissant à ce taux. Pour Solidaires Finances Publiques, ce taux soi-disant obtenu à l'issue du socle de la formation initiale des cadres A est un chiffre servant plus à valider l'objectif qui figure dans le BOP du directeur de l'ENFiP, plutôt qu'à faire un véritable bilan constructif pour cette scolarité.
Nous vous proposons des statistiques inversées.
Car, en y regardant de plus près, les résultats ne sont pas aussi flatteurs que le prétend la direction de l'ENFiP. En effet, après une relecture plus objective, on s'aperçoit que :
- 76 % des stagiaires de Clermont-Ferrand la considère au mieux assez bien,
- 51 % des stagiaires de Noisiel la considère au mieux assez bien,
- 65 % des stagiaires de Toulouse la considère au mieux assez bien !
Est-ce vraiment satisfaisant ? En toute objectivité, non, ce ne sont pas des chiffres très flatteurs !
Mais cette fiche, remplie de chiffres, ne fait absolument pas état de la réalité du climat ambiant de cette scolarité.
Car elle n'est qu'un reflet tronqué, au travers d'un filtre nullement objectif, comme cela est spécifié, « des premiers retours des chefs d'établissement sur la phase des blocs fonctionnels » et une soi-disant analyse des résultats d'un sondage effectué dans des conditions largement discutables et sur des questions largement orientées...
Solidaires Finances Publiques tient à dénoncer le climat dans lequel s'est déroulé cette première partie de formation.
Tout d'abord, le changement arbitraire du mode d'affectation des lauréats à ce concours a largement contribué au mal-être des stagiaires. Comment ne pas condamner une réforme faite avec autant de mépris envers les lauréats qui ont passé un concours selon des règles que la Direction Générale n'a pas hésité à modifier sans tenir compte de leur impact ?
Solidaires Finances Publiques dénonce cette violence, la violence du mépris de notre Direction Générale envers ses futur.e.s agent.es.
De plus, Solidaires Finances Publiques dénonce la violence de cette réforme de fond d'une formation faite à marche forcée instaurant un climat anxiogène chez les chargé.e.s d'enseignement.
Car c'est dans la douleur que les modules de formation sont écrits, et c'est dans la douleur que les matières sont enseignées.
Les formateurs des ENFiP ont dû écrire cette formation rénovée tout en l'enseignant. Les mises à jour de modules, l'écriture complète d'autres modules, la suppression du temps de conceptualisation, l'enseignement des matières dans un contour fonctionnel non maîtrisé voire parfois inconnu, ont positionné les chargés d'enseignements dans des situations de fragilité pédagogique jamais connues à ce jour. Ce manque de considération indéniable de la part de l'ENFiP envers ses personnels n'est qu'une preuve de plus du climat actuel à la DGFiP.
Seule la cible est importante, peu importe les dommages collatéraux, la cible évidente n'étant malheureusement pas la qualité de la matière, encore moins celle de la qualité de la pédagogie.
C'est bien suite à ces différents malaises que Monsieur MAGNANT a programmé une intervention le 23 octobre 2018 à l'établissement de Noisiel, en visio vers Clermont-Ferrand et Toulouse.
Et cette intervention n'a pas « calmé » ce climat.
Le nombre croissant des arrêts de travail, les accidents de travail au sein des équipes pédagogiques ne peuvent pas être niés et sont malheureusement un indicateur d'épuisement professionnel à ne pas négliger.
Solidaires Finances Publiques attire votre attention toute particulière sur ce sujet que nous ne manquerons pas d'aborder prochainement.
Et c'est la conséquence directe de ce climat difficile qui a conduit les formateurs des différents établissements à rédiger des pétitions en décembre et des demandes d'audience avec les équipes directionnelles de l'ENFiP.
Ensuite, est arrivé le moment des premières affectations des stagiaires. Ces stagiaires qui ont postulé sur des chaises vacantes à l'issue du mouvement de 2018 et pour qui toutes les règles ont été déréglementées.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce mouvement a été seulement publié sur la plate-forme des stagiaires (Odyssée) et n'a jamais été publié sur Ulysse ?
Solidaires Finances Publiques dénonce ce manque de clarté et de transparence qui a entraîné un climat de suspicion dans le réseau. Ne négligez pas cette réalité, car dans certaines situations, ce climat aura une répercussion au moment de l'arrivée de ces stagiaires sur leur poste d'affectation.
Et cette nouvelle formation, volontairement orientée sur le premier métier, entraîne des changements de groupe pour les stagiaires.
En effet, pour adapter les enseignements à leur poste d'affectation, des stagiaires sont amenés à changer de groupe, voir même plusieurs fois pendant la phase « bloc fonctionnel ».
Pour Solidaires Finances Publiques, ces changements perpétuels ne sont pas propices à un bon enseignement, ni à une bonne assimilation car changer de groupe ne favorise pas la cohésion, alors même que la cohésion est (ou était) une des forces des agent.e.s de notre administration !
Et, que dire de ces stagiaires que vous avez dû faire changer d'établissement ? Car ce sont bien 6 stagiaires de Clermont-ferrand en bloc fonctionnel « GPE » qui ont dû changer d'établissement.
Ce déménagement pose un réel souci d'ordre matériel puisque pour 2 semaines environ, ces 6 stagiaires doivent « déménager », se loger et intégrer un établissement complètement différent.
Nous attirons votre attention sur les impacts que cela pourrait entraîner.
Enfin, le nombre de stagiaires dans certains blocs entraîne des groupes complètements disparates, entraînant de fait des inégalités. Car, un formateur, aussi professionnel soit-il, ne peut pas assurer la même prestation pédagogique dans un groupe de 10 que dans un groupe de 30 stagiaires !
Solidaires Finances Publiques dénonce ces inégalités qui favorisent un climat anxiogène tant du côté enseignant que du côté apprenant.
A l'approche du stage probatoire, d'autres illogismes apparaissent.
Tout d'abord, nous allons aborder un aspect « oublié » dans cette réforme, le côté indemnitaire.
En effet, les stagiaires en formation initiale perçoivent une indemnité de stage dont le montant se calcule en fonction de critères géographiques, notamment selon le lieu de résidence administrative ou familiale avant l'entrée en scolarité. Cette règle était valable pendant les 12 mois de formation antérieure et tombait de fait au moment de la titularisation; les stagiaires bénéficiant ensuite pendant leurs 6 mois de stage premier métier des frais de mission.
Dans la scolarité réformée, aucun dispositif n'a prévu la possibilité d'ajuster le montant de l'indemnité de stage en fonction du changement de résidence; seul le lieu de scolarité est pris en compte.
Pour Solidaires Finances Publiques, l'ENFiP doit adapter le montant de l'indemnité de stage au lieu du stage probatoire.
Ensuite, les affectations en centrale et dans les DNS ne seront connues qu'à la sortie du projet du mouvement général des inspecteurs le 7 mai prochain; le stage probatoire commencera le 14 mai.
Les directions locales d'accueil doivent mettre en place un véritable parcours pédagogique pour un stage probatoire de bonne qualité, répondant à des critères professionnels précis. Or, ces mêmes directions se disent que : « de toutes façons, avec les affectations dans les DNS et en Centrale, on ne verra pas arriver autant de stagiaires que ce qui est aujourd'hui inscrit sur le papier » !
Comment les condamner ? Quand tous les services dans le réseau de la DGFiP sont exsangues et ne respirent plus, ce genre de raisonnement est malheureusement inéluctable ...
Mais cela n'emporte pas la raison car ce sont les stagiaires de la DGFiP qui en pâtissent, ceux-là même qui « essuient les plâtres » de cette scolarité faite en marche accélérée, ce sont ces mêmes stagiaires de la DGFiP qui seront nos collègues de demain, et que l'on ne doit pas accepter de sacrifier sur l'autel des économies budgétaires !
Mais cela ne s'arrête pas là … car, ces collègues sont affectés sans résidence/ALD ou département/tout emploi. Et, des DDFiP/DRFiP ont déjà donné le ton en affirmant que ces stagiaires affectés fin octobre 2018 pour occuper des postes à partir de septembre 2019, pourront être appelés à changer de chaise …
En effet, affecter des agents sur des postes potentiellement disponibles un an plus tard, c'est ne pas tenir compte des restructurations et omettre toutes les « transformations » dues aux réformes successives impactant toutes les missions de la DGFiP.
Car la géographie revisitée passera par là, et dans les 3 ans où ces inspecteurs.trices seront bloqués par leur délais de séjour (obligation de stabilité), la seule stabilité obligatoire pour les directions locales se limitera au bloc fonctionnel.
A ce sujet, et pour exemple, un stagiaire affecté dans une trésorerie amende, aura suivi sa scolarité dans le bloc fonctionnel « gestion fiscale » avec une spécialisation « SIP/trésorerie amende ». Cependant, et suivant les chaises devenant disponibles dans un département, rien n'empêchera une direction d'affecter ce stagiaire dans un SIE puisque le SIE est intégré dans le bloc fonctionnel « gestion fiscale ».
Depuis les bureaux parisiens, ce transfert ne déroge pas aux règles mais depuis les bureaux locaux, cela permettra de combler les chaises vides et ceci sans prendre en compte les risques de positionner un collègue sans formation adéquate sur un poste nécessitant des aspects techniques qui ne relèvent pas de l'inné, mais de l'acquis!
Solidaires Finances Publiques dénonce gravement ce risque de dérive car finalement la Direction Générale va apporter les moyens aux directions locales de « jongler » avec les agent.e.s.
Solidaires Finances Publiques sera attentif et vous saisira à chaque fois que cela sera nécessaire et nous attirons d'ores et déjà votre attention sur les risques personnels que ces changements vont entraîner, car ce sont des familles entières qui vont être concernées. Selon les départements et leur géographie, des agent.e.s pourraient être amenés à devoir changer de résidence familiale pour pouvoir concilier vie personnelle et vie professionnelle. Ces changements peuvent devenir très vite difficiles à combiner car en fonction de la profession d'un conjoint, en fonction de l'année de scolarité des enfants, en fonction des besoins de mode de garde des jeunes enfants et tous les paramètres personnels d'une vie, il n'est pas forcément aisé d'avoir une mobilité géographique sans limites.
Solidaires Finances Publiques dénonce cette vision étroite de la DGFiP qui méprise une fois de plus les conditions de vie personnelles de ses agents.
Nous exigeons que vous réaffirmiez aux directions locales l'obligation de respecter scrupuleusement les blocs fonctionnels mais pas que …
Par ailleurs, ces mêmes stagiaires pourraient également demander à changer dans les limites géographiques de leur direction d'affectation nationale et dans les limites fonctionnelles de leur bloc. Ainsi, apparaît la nécessité absolue d'assurer des formations adéquates à chaque stagiaire pour ne pas les mettre en difficulté fonctionnelle en cas de changement indépendant ou non de leur seule volonté !
Une fois de plus, Solidaires Finances Publiques dénonce le contenu de cette scolarité réformée qui ne garantit absolument pas aux futur.e.s inspecteurs.trices de la DGFiP une formation en réelle adéquation avec leur poste d'affectation et réduit même leurs possibilités d'être en capacité d'assumer leurs nouvelles prérogatives professionnelles.
Solidaires Finances Publiques dénonce ce faux-semblant, qui fragilisera les nouveaux agents en les déplaçant selon les besoins locaux, sans tenir compte des impacts personnels et professionnels que cela va engendrer.
Finalement, entre la géographie revisitée et le nombre croissant d'ALD, la Direction Générale accentue l'instabilité géographique des agent.e.s mais, en affichage, cette instabilité ne dépassera pas les frontières géographiques des départements et effectivement sera invisible pour les bureaux parisiens !
Après le climat de cette formation réformée, nous allons aborder le contenu de cette formation.
Tout d'abord, tout comme dans les anciennes scolarités, les stagiaires déplorent l'absence de base école dans certains blocs ou des bases écoles qui ne permettent pas de réaliser l'ensemble des opérations qu'ils auront à assurer durant l'exercice de leurs missions.
Ensuite, les classes inversées n'ont pas été appréciées car les séances ont été construites dans la précipitation et surtout parce que les enseignants ont eu très peu de formation sur cette méthode pédagogique. Par ailleurs, cette méthode est très peu adaptée aux enseignements de la DGFIP. En effet, cette méthode a été introduite dans l'enseignement scolaire pour d'autres objectifs notamment celui de retrouver de l'ordre dans les classes. En théorie, cette méthode pédagogique est également censée permettre aux enseignants d'apporter un suivi individualisé aux apprenants.
De plus, comme l'avaient dénoncé les organisations syndicales, les e-formations n'emportent pas l'adhésion des stagiaires.
Par ailleurs, les cours de management sont dénoncés par les stagiaires et les enseignants. En effet, ces cours, avec des mises en situation calquées sur le secteur privé sont trop éloignées du contexte DGFiP. Il est nécessaire de recontextualiser les modules et de les adapter au périmètre de la DGFiP.
Enfin, concernant le rythme de cette scolarité, la suppression du temps de travail autonome du mardi après-midi est préjudiciable. L'ensemble des stagiaires et des formateurs affirment la nécessité pédagogique de cette demi-journée.
Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité de ce temps d'assimilation et exige son rétablissement.
En conclusion, il est important d'envisager d'allonger cette scolarité qui a été largement amputée et de prendre le temps de l'analyser au regard des enseignements et des règles d'affectation.
Pour Solidaires Finances Publiques cette scolarité réformée ne permet pas aux agent.e.s d'effectuer une formation dans des conditions optimales.
Pour en terminer avec l'analyse de la nouvelle formation des inspecteurs, Solidaires Finances Publiques exige une analyse concernant les membres de la coopération internationale. Dans ce nouveau format, cette formation répond-elle encore aux attentes des pays qui venaient pour enrichir leur savoir ?
En conclusion générale de ce courrier, Solidaires Finances Publiques dénonce la violence, le climat anxiogène, le mépris dont font preuve la DGFiP et l'ENFiP envers ses agent.e.s en négligeant toutes les conditions de formation, d'accueil et d'intégration.
Solidaires Finances Publiques exige sans attendre le retrait du nouveau mode d'affectation des futur.e.s stagiaires B pour la scolarité 2019 et l'ouverture d'un véritable dialogue autour du bilan de la formation des cadres A et des projets des scolarités des cadres B et des cadres C.