Le conseil de promotion pour Toulouse ( A Informatique, A Foncier, B programmeur et technicien géomètre) s'est déroulé le 13 décembre 2018 à Toulouse.

 

Liminaire

Solidaire Finances Publiques a souhaité orienter ce liminaire sur la scolarité de demain qui est désormais celle d'aujourd'hui et qui, hélas va concerner dans peu de temps les promotions de
contrôleurs et techniciens géomètres.
En dépit de nos recommandations, et comme nous l’avions hélas prédit, cette scolarité montre les limites d'une réforme effectuée dans l'urgence et sans réelle concertation. Nous partageons les inquiétudes et revendications des enseignants.
   Une formation version bêta,
   une formation « on live »
   bref, une promotion « sacrifiée » !
Les stagiaires de Toulouse sont fatigués par les nouveautés, les aléas, le manque de transparence, le rythme des cours. A mi-parcours c'est à bout de souffle que nous allons partir en vacances...
Qu'avons nous vécu durant ces derniers mois ?
– Des mutations sauvages !
– Des cours en perfusion !
– Des évaluations stressantes...

I. Commençons par les mutations
Dès la première semaine le ton a été donné. Pulvérisés sur la planète DGFIP, les choix géographiques ont du être effectués, sans carte ni boussole. Solidaires Finances publiques souhaite s'attarder sur les « purs » externes, nombreux dans la promotion foncière qui, après trois semaines de conférences métiers, CMFI, cours magistraux et novlangue, sont encore dans le flou des métiers.
Et que dire des mutations des inspecteurs informaticiens ? Sans aucun rapport avec la réalité.
Certains départements bénéficient d'un trop plein d'affectation d'analystes, et d'une absence d'affectation de PSE alors même que les besoins existent. L'affectation anticipée au département paraît également inappropriée. En effet, 1/3, voire la moitié de la promotion d'analystes sera redirigée vers la centrale ! Laisseront-ils vacant un poste ? Ou certains postes ont-ils déjà vocation à remplir la centrale ?


 Solidaires Finances Publiques dénonce le manque de transparence concernant les affectations. Manque de transparence marqué par l'absence de publication du mouvement d'affectation sur Ulysse !
 Solidaires Finances Publiques demande un retour à une affectation issue du mouvement général ce qui laisserait le temps, aux stagiaires externes, de découvrir l'environnement de la DGFIP.

 Solidaires Finances Publiques demande une distinction entre sphère foncière et sphère cadastre, sur le même schémas que celles faites entre gestion publique d’État, gestion publique locale, fiscalité et vérification.
 Enfin, solidaire finances publique demande la fin de l’affectation d’office des stagiaires en sphère foncière et réclame une mobilité entre les trois écoles suite au choix du socle.

II. Parlons maintenant de la formation:

ISI ou ISF, ce sont des «semaines à thème» qui s'enchaînent ! Des semaines de 27 heures, comme au lycée !
Les écueils sont divers et variés ! Solidaires Finances Publiques en souligne deux principaux :
- l'absence de recul sur les enseignements, puisque après 21 heures d'un cours dans la semaine nous sommes complètement démotivés et dépassés par les volumes de connaissances à assimiler.
- le non renouvellement de l'équipe de formation. Ce sont des semaines entières en présence du même formateur, plus de 100 heures de formation avec le même enseignant, qui doit fatiguer autant que nous avec bourrage de crâne.
La fatigue est importante. Nous avons adopté une attitude passive depuis un moment. L'incompréhension ? La démotivation ? Des cours trop théoriques ? Certainement un peu de tout ça… Le fait est que les leçons sont longues, nécessite une récupération.
A cette fatigue s'ajoute les problèmes individuels. Mais le rythme «lycéen» ne nous laisse que peu de temps pour soigner notre vie personnelle qui se trouve bien souvent à plusieurs centaines de
kilomètres de Toulouse.
Et la santé ? Des heures et des heures les yeux derrière un écran ! Maux de tête, sécheresse oculaire, difficultés de sommeil... sont des symptômes vécus. Solidaires Finances Publiques souhaite à ce titre rappeler que lors d'un travail intense devant un écran, la pause s'impose, au minimum 5 min par heure !
La formation de demain vise à préparer notre prise de poste, notre futur métier. Nous sommes noyés sous des cours magistraux, théoriques, éloignés des réalités du terrain.
 Solidaires Finances Publiques revient sur la nécessité d'un stage de découverte, moment clé de la prise de contact avec les services. Ce stage serait également l'occasion d’un temps de recul sur la formation.
 Nous renouvelons notre demande concernant l'abandon des créneaux de 3 heures de cours.
Et demandons de scinder les matières afin d'avoir davantage de renouvellement au cours d'une journée. Un retour à la présence de deux formateurs pendant les cours est également attendu.
 Solidaires finances publiques exige l’accès à l'ensemble des cours avant leur enseignement, afin de permettre leur découverte en amont. Nous souhaitons également la diffusion des plaquettes de cours papier pour ceux qui le souhaitent, comme nous l'avions proposé dans notre précédente liminaire.

Nous demandons le retour du mardi après midi libéré pour que les stagiaires puissent faire ensemble des activités extra-scolaires, s’entraider et réviser dans le cadre de temps de travail solidaire (TTS). Ce temps libre pourrait aussi être l'occasion d'échanges entre internes et externes, mais aussi entre les anciennes promotions et les nouvelles.

III. Concernant l'évaluation sommative:

L'abandon des notations « trop scolaires » a fait place à une évaluation par appréciation. La motivation de cette évaluation était de limiter le stress des stagiaires. Les évaluations ne devant être qu'un non-évènement. L'absence de barème clairement établi a, au contraire augmenté les tensions. De plus, la nécessité de valider chaque UC, et l'abandon de la compensation entre les matières entraîne davantage de disparité entre les personnes qui découvrent totalement la matière et les initiés. L'existence d'évaluations formatives devait être l'occasion de faire de la sommative un nonévènement.
Mais l'évaluation formative a conduit à une frustration supplémentaire. Il n’y a pas de programme clairement défini. Les informations apportées arrivent au compte gouttes, sont parcellaires, et différentes d'un groupe à l'autre. Enfin, les formatives ne correspondent pas aux attentes des sommatives, telles que l'atteste l’épreuve de réseau, ou l'oral collectif.
Concernant l’épreuve de recherche documentaire et de rédaction administrative, les informaticiens ont dû répondre à des problématiques auxquels ils n’étaient pas préparés, à savoir des questions de gestion publique. Cette différence constitue une rupture flagrante d’égalité entre les promotions.

Solidaires Finances Publiques réaffirme la nécessité de faire de ces évaluations un « nonévénement». Pour y parvenir, les tests formatifs réalisés doivent correspondre à la demande finale. Des temps de reformulation doivent être « ré » organisés dans les emplois du temps. En effet, le raccourcissement de la scolarité ajouté à la densité des enseignements a eu pour conséquence de supprimer les cours de reformulation, appréciés des stagiaires. Ces séances doivent être l'occasion de changer de formateur pour favoriser une approche pédagogique différente.
 Un retour à la formation de 12 mois est souhaitable afin d’alléger la pression mise sur l’équipe de formation et les stagiaires
 Enfin, Solidaires Finances Publiques souhaite insister sur l'information donnée aux stagiaires. En effet, l'information est disparate d'un groupe à l'autre. Elle se propage en « bruit de couloir ». Il est nécessaire que l'information soit identique pour tous, écrite et suivant des canaux officiels, afin de limiter le stress.


2018 est et restera l'année d' une promotion sacrifiée pour tous les inspecteurs avec un manque de transparence et d'honnêteté de la centrale. L'empressement et l'amateurisme se font durement ressentir par les stagiaires qui subissent une nouvelle fois les conséquences des politiques budgétaires de notre ministère.
C’est dans cet esprit que nous sommes ouverts une fois de plus au sein de l’établissement à un dialogue de modernisation des méthodes pédagogiques pour la bonne réussite de la refonte des scolarités.
Nous souhaitons remercier chaleureusement l'ensemble des équipes pédagogiques et administratives dans l'accompagnement difficile de cette réforme.
Pour finir ce liminaire, nous rappelons que la visite du Directeur général adjoint est attendue avec impatience pour dialoguer de vive voix des problématiques actuelles, comme il nous
l’avait proposé.