Le premier Conseil de promotion pour les inspecteurs généralistes s'est tenu le 11 décembre 2019 à Clermont-Ferrand.
Liminaire
Contexte Général
Après près d'une dizaine de journées de grève cette année, le niveau de mobilisation à la DGFiP le 5 décembre a atteint un niveau historique et le plus important depuis dix ans dans notre administration.
Il témoigne une nouvelle fois de la colère et de l’exaspération des personnels des Finances publiques face à des mesures qui remettent en cause les conquêtes sociales, affaiblissent le service public, détériorent leurs conditions de travail, leurs rémunérations, leurs carrières et in fine leur régime de retraite.
Ces journées d'actions de décembre 2019 s’inscrivent pleinement dans les mobilisations menées depuis des mois à la DGFiP pour la défense de la protection sociale, des services publics, de la Fonction publique et pour le retrait du plan Darmanin.
Première affectation
Les modifications des règles de première affectation sont liées à la formation initiale revisitée des inspecteurs et inspectrices. Solidaires Finances Publiques a toujours revendiqué une formation initiale orientée sur la carrière et non sur le premier métier. C’est pourquoi Solidaires Finances Publiques a dénoncé la nouvelle scolarité dès sa présentation, non seulement installée dans la précipitation, mais qui ne répond en rien aux besoins réels des services et des stagiaires.
En premier lieu, il est extrêmement compliqué d’anticiper au plus près les besoins des services, un an à l’avance, c’est-à-dire quand l'installation de premières affectations intervient au même moment que celle des titulaires du mouvement général… suivant.
Et c’est sans compter les stagiaires qui vont postuler pour la DG ou les DNS et qui ne seront pas au final affectés dans les directions locales prévues au départ. Par ailleurs, dans le cadre de la géographie soit-disant de proximité, des nombreuses réorganisations envisagées qui en découleraient et des règles de priorité instaurées, rien n’indique que les agents, et a fortiori les premières affectations, pourraient rester sur un même poste ou une même spécialité pendant 3 ans.
Toutes ces réorganisations imposées que Solidaires Finances Publiques combat, devraient plaider pour une formation généraliste où serait privilégiée l’adaptabilité et non le premier métier.
Formation
Concernant la formation, le ressenti des stagiaires a montré une mauvaise répartition des matières sur l'ensemble du socle. Deux des trois UC (à savoir les finances publiques et les opérations d'inventaire pour la comptabilité), ont été dispensées les deux dernières semaines précédant l'évaluation. Les stagiaires n'ont pas eu le temps d'assimiler correctement ces notions. Solidaires Finances Publiques demande que le programme de révision soit arrêté une semaine avant l'évaluation sommative. Des séances de reformulation ainsi que du temps de révision pourront être prévus à cet effet.
La dématérialisation totale pose un réel problème du point de vue pédagogique. Pour de nombreux cours, surtout pour la comptabilité, le support papier est nécessaire. De nombreux stagiaires ont imprimé les supports à leur frais. Deux solutions peuvent être proposées : une clé USB fournie par l'ENFiP pour le stockage des cours ou une imprimante installée dans les locaux de l'ENFiP avec carte payante.
Contenu
* CMFI
Au sein de la promotion, les avis ont été très partagés. Prématurés pour les purs externes et pour d'autres les sujets sont intéressants sur le fond mais pas adaptés sur la forme.
Le calendrier ne permettait pas une information optimale. Les deux premières semaines ont été consacrées quasiment en totalité à des conférences.
* e-formation
Solidaires Finances Publiques réaffirme son opposition à cette forme de pédagogie. Il s'avère utile de prévoir à la fin d'une e-formation un temps de synthèse avec un enseignant.
* Comptabilité
Pour les débutants dans la matière, le programme est trop dense et mal réparti. Les stagiaires sont demandeurs de plus d'exercices corrigés pendant les séances. De plus, les corrigés dans le web stagiaire ne sont disponibles que le vendredi. Le décalage ne permet pas de se tester.
Autre difficulté, les supports stagiaires sont incomplets, il manque les écritures comptables. La comptabilité est la matière la plus pénalisée par la dématérialisation. Des erreurs sur le fond ont été signalées l'année dernière et n'ont pas fait l'objet de correction.
* Enseignements juridiques
Les stagiaires regrettent le peu de cas pratiques. De même des erreurs n'ont pas été corrigées.
* Finances publiques / TVA
Le contenu de ce bloc a été globalement apprécié. À noter le survol de la fiscalité trop bref.
* Informatique/ système d'informations
Les cours d'informatique et bureautique ont été bien perçus. Les 9h d'enseignements sur les systèmes d'informations n'ont pas été jugées utiles dans le cadre de la formation.
Soutien
Solidaires Finances Publiques regrette que les volontaires n'aient pas pu assister au soutien de leur choix.
Par ailleurs, nous remarquons que Clermont-Ferrand a bénéficié d'une séance de soutien supplémentaire, le 22 octobre, en comptabilité. Il serait souhaitable que les séances de soutien soient animées par d'autres professeurs que l'habituel.
Évaluations
Le premier sentiment des stagiaires a été une grande différence de niveau pour la gestion du temps. Beaucoup ont été surpris par la longueur du test de comptabilité ce qui a engendré un stress inutile. Cette problématique de la gestion du temps avait déjà été soulevée l'année dernière.
Logiquement, si on découpe les 3 UC en temps égal, cela fait 45 minutes par matière. Il était impossible pour un non comptable de boucler l'exercice de comptabilité dans les 45 minutes.
Autre source de stress, les bugs informatiques subits par certains stagiaires lors de la connexion aux tests, principalement Noisiel avec un quart d'heure de perdu.
Nous avons aussi noté quelques divergences de consignes.
Environnement
* Chargés de famille
Nous dénonçons que pour les stagiaires chargés de familles qui sont en formation, les enfants devront changer d’établissement à compter du mois du mai. Ces problématiques ont déjà été soulevées lors des conseils de promotion des années précédentes.
* VPN
Des problèmes de connexion sont régulièrement signalés.
* ATSCAF (Clermont-Ferrand)
L'ATSCAF Clermont supporte la totalité des charges du gymnase. Solidaires Finances Publiques regrette le manque d’intérêt de l'ENFiP pour l'ATSCAF Clermont pourtant fondamental pour la vie sociale des stagiaires (cf pétition). Cette problématique révèle une rupture d'égalité entre les différentes écoles.
* Bibliothèque
Clermont ne bénéficie pas d'une véritable bibliothèque mais d'une simple salle de lecture. Aucune presse n'est disponible à part un exemplaire de La Montagne à partager avec la Direction.
Plus largement l'ENFiP de Clermont-Ferrand ne bénéficie d'aucun lieu de convivialité.
* WiFi
Du fait de la dématérialisation et de la multiplication des e-formations, Solidaires Finances Publiques exige la présence de WiFi gratuit et performant dans les logements de l'ARENFiP.
Conclusion :
Solidaires Finances Publiques déplore le manque de temps pour préparer ce Conseil, participer à celui-ci et en faire le contre-rendu. Nous espérons un jour pour chaque. Nous constatons des améliorations suite aux Conseils de promotion précédents, cependant beaucoup reste à accomplir. Il ne faut pas perdre de vue l'objectif principal qui reste l’intérêt des stagiaires sur le long terme.
Compte-rendu
Ce mercredi 11 décembre 2019 avait lieu le premier conseil de promotion des inspecteurs stagiaires. Compte tenu du climat social, le conseil de promotion s'est exceptionnellement déroulé en visioconférence entre les établissements de Clermont-Ferrand et Noisiel. Solidaires Finances Publiques ne veut pas que cet exercice soit réitéré de façon pérenne. La qualité des échanges n'a en effet pas été optimale.
Après la lecture des liminaires de Solidaires Finances Publiques, FO, CGT et CFDT-CFTC, Michel Ramir, directeur de l'ENFiP par intérim, a répondu partièlement aux différents sujets soulevés. Il n'a pas voulu répondre à toutes les questions et est resté vague sur certains points en nous renvoyant vers d'autres instances.
Contexte général
Le directeur de l'ENFiP a rappelé les limites de son champ de compétences. Il n'a pas souhaité commenter l'actualité et il transmettra nos remarques aux services concernés. Dans tous les cas, Solidaires Finances Publiques les fera remonter à la Direction Générale. Il s'est cependant réjoui du faible taux de grévistes au sein de l'ENFiP. Nous lui avons rappelé que beaucoup d'externes n'ont pas fait grève par méconnaissance du droit et de la crainte d'éventuelles conséquences sur la suite de la scolarité (UC d'implication et intégration).
S'agissant du bien-fondé de la présence de certains cours en socle, il nous a été demandé de rester prudents, étant trop en amont de la scolarité pour avoir la vision globale de leur utilité.
Premières affectations
L'ENFiP souligne son absence de marge de manœuvre sur le sujet et rappelle simplement les modalités d'affectation. Elle renvoie les remarques au bureau RH1C.
Concernant les affectations dans les services centraux et directions nationales spécialisées, les directions locales partagent nos inquiétudes. Il serait souhaitable (mais pas faisable) que le mouvement en services centraux et DNS intervienne plus tôt. L'ENFiP rappelle que ces mouvements sont étroitement liés à d'autres paramètres, comme les résultats du concours d'Inspecteur Principal.
L'objectif de l'ENFiP est de faire en sorte que les stagiaires puissent s'installer dans les meilleures conditions. Il n'est pas estimé (ni voulu) qu'ils sont opérationnels en sortie d'école. Par ce constat, l'ENFiP reconnaît l'insuffisance de la formation initiale.
Formation
* CMFI
L'ENFiP n'a pas de liberté sur l'organisation du cycle, cette compétence relèvant du ministère.
* Cours de management
Solidaires Finances Publiques regrette la décontextualisation des cours de management et demande une approche plus concrète et technique. Madame Fabregues a soutenu que cette formule a été conçue en collaboration avec des professionnels du management. Selon l'ENFiP, le management est une notion universelle et il n'existe pas de différence entre le public et le privé.
* Évaluations
Le principal facteur anxiogène a clairement été la gestion du temps de l'épreuve, auquel s'ajoutent les problèmes techniques.
Il nous a été affirmé avec aplomb que l'épreuve avait été calibrée et testée pour une durée de 45 minutes par UC. Solidaires Finances Publiques reproche une évaluation formative trop éloignée de la sommative en termes de contenu, et de temps.
Pour l'épreuve de remplacement, 45 minutes par matière seront allouées, mais sans blocage informatique.
* La dématérialisation
Solidaires Finances Publiques réclame le retour des supports papier, en particulier pour la comptabilité. La question des cours incomplets n'a pas eu de réponse.
Suite aux remontées unanimes des organisations syndicales, l'ENFiP reconnaît les limites de la dématérialisation totale des cours de comptabilité et s'engage à trouver des solutions.
* Soutien
Solidaires Finances Publiques se satisfait du dispositif de soutien mis en place et remercie les enseignants de leur bienveillance pour aider les stagiaires éprouvant des difficultés. L'ENFiP reconnaît même la nécessité d'augmenter ces séances de soutien si besoin.
* Transfert des stagiaires vers un autre établissement
Aucun stagiaire ne sera contraint de changer d'établissement. Il est cependant inconcevable pour l'ENFiP de déployer un enseignant pour un faible nombre de stagiaires. L'ENFiP envisage donc de dispenser des cours en visioconférence d'un établissement à un autre. Au vu des difficultés que nous avons rencontrées à interagir tout au long de ce conseil de promotion, Solidaires Finances Publiques s'oppose fermement à cette forme d'enseignement. Cette solution n'est pas satisfaisante, et pour nous le problème initial provient... des premières affectations.
* Calibrage des cours
Solidaires Finances Publiques redemande à ce que les cours soient équitablement répartis sur l'ensemble du socle et non densifiés sur les deux dernières semaines, notamment en finances publiques et en comptabilité. De plus, l'ENFiP rejette notre proposition d'instaurer des séances d'exercices et de reformulation lors de la semaine précédant l'évaluation.
* Comptabilité
Solidaires Finances Publiques demandait le retour aux documents papiers pour les exercices de comptabilité, plus d'exercices corrigés pendant les cours, une meilleure densité des cours et la correction des erreurs dans les documents. La réponse a été apportée par le chargé d'enseignements en comptabilité. L'ENFiP semble réticente à revenir sur la dématerialisation totale et propose la mise à disposition d'un second écran. Concernant les erreurs, M. Ramir juge notre remarque « sévère » mais va échanger avec l'équipe pédagogique pour résoudre le problème. Pour la densité des cours, il est évoqué une impondérablité de calendrier.
Environnement
* Chargés de famille
Comme l'an dernier, les stagiaires chargés de famille se demandent s'ils peuvent faire leur formation probatoire sur le lieu de formation ou d'habitation pour ne pas déscolariser les enfants. M. Ramir campe sur sa position, à savoir la nécessité de faire valider la formation probatoire par le chef du service d'affectation, et annonce qu'il sera encore plus restrictif que l'an dernier pour d'éventuelles dérogations.
S'agissant des autres sujets évoqués pendant la liminaire, M. Ramir les a éludés. Solidaires Finances Publiques l'a relancé notamment sur la problématique du gymnase de Clermont-Ferrand. Le gymnase est au cœur de la vie sociale de l'ENFiP, il est le seul lieu de rencontre des stagiaires. Pour rappel, les stagiaires de Clermont viennent de loin et passent beaucoup de temps sur place. Contrairement à ce qu'affirme M. Ramir, le gymnase est régulièrement occupé (confirmé par l'intervention de M. Jouffret, directeur de l'ENFiP Clermont), et très apprécié par les stagiaires. Solidaires Finances Publiques insiste sur l'enjeu capital de cet équipement. Aucune solution n'a été proposée par l'ENFiP, si ce n'est une fermeture définitive. L'argument de l'égalité entre les établissements a été avancé et nous regrettons la réponse malheureuse de M. Ramir qui n'envisage aucune autre solution que le nivellement par le bas.
* Sur les autres sujets abordés (VPN, Bibliothèque, WiFi, lieu de convivialité)
Aucune réponse…
Pour Solidaires Finances Publiques, l'histoire se repète. Comme l'an passé, des questions sont éludées ou avec des réponses insatisfaisantes.
Dans un contexte de déshumanisation à outrance, ce conseil de promotion ne s'est pas déroulé dans de bonnes conditions. Il aurait été plus judicieux de le reporter à une date ultérieure.
Selon les propos de M. RAMIR, les inquiétudes devaient disparaître au fur et à mesure de la scolarité. Des engagements avaient été pris par la direction de l'ENFiP pour une amélioration de celle-ci. Force est de constater que tous n'ont pas été respectés et que de nombreuses difficultés persistent. Une scolarité n'efface pas l'autre et Solidaires Finances Publiques reste vigilant quant au suivi du message au fil des années.
La scolarité n'est pas qu'une simple parenthèse dans la carrière d'un agent mais la base de son(es) futur(s) métier(s). Elle doit être la plus complète possible et ne surtout pas être galvaudée.