Le deuxième conseil de promotion de l'école de Toulouse s'est déroulé le 30 avril 2024 pour les stagiaires contrôleurs programmeurs, les techniciens géomètres-cadastreurs, les inspecteurs informaticiens (analystes et PSE) ainsi que les inspecteurs fonciers cadastre et publicité foncière enregistrement.
Liminaire
Monsieur le Président,
Nous sommes réunis pour ce second conseil de promotion au sein de l’établissement de Toulouse dont la date nous paraît tardive, les contrôleurs programmeurs stagiaires ayant déjà quitté l’établissement pour une installation sur leurs services d’affectation, la formation pratique probatoire débutant le 6 mai.
Ce conseil de promotion se tient dans un contexte économique et social toujours tendu et complexe.
Solidaires Finances Publiques revendique encore et toujours la revalorisation des indemnités de stage de manière significative (absence de revalorisation depuis 2006). Rappelons que pour de nombreux stagiaires, les frais supportés sont très lourds car souvent confrontés à des frais de double résidence.
Nous ne nous lasserons jamais d’exiger cette revalorisation. La formation professionnelle ne doit pas coûter aux stagiaires.
Notre administration se doit de mettre en avant l'attractivité clamée à grand renfort de supports médiatiques en répondant positivement à cette demande de reconnaissance pécuniaire de la part de l'ensemble des acteurs de la DGFiP.
Abordons maintenant la formation
Avant toute chose nous tenons à remercier l’ensemble des personnels administratifs et des équipes pédagogiques pour leur implication afin que cette année se déroule au mieux même si nous le verrons des problèmes récurrents persistent. Pour autant, le déroulement de ces quelques mois appelle de notre part plusieurs remarques.
Sur le rythme de la scolarité
Solidaires Finances Publiques revendique à nouveau une dé-densification de la formation, qui doit être rallongée sur 1 an comme avant la réforme, le stage dans les services devant se faire ensuite, sans l’aspect probatoire. Cette demande nous apparaît d’autant plus légitime que le nombre de stagiaires devant faire face aux épreuves de rattrapage est loin d’être marginal.
Nous reprenons ici notre argumentaire du précédent conseil de promotion en espérant être enfin entendus.
Une amélioration de l’apprentissage par un rythme moins resserré, ce changement permettra aux collègues parents de ne pas jongler avec plusieurs changements d’écoles dans la même année scolaire. Nous pensons particulièrement aux familles mono-parentales que l’organisation actuelle met profondément en difficulté. De plus, dans une perspective d’égalité femmes-hommes, la plupart des familles mono-parentales étant des situations de femmes seules avec enfants, ce sujet doit être pris en compte par la DGFiP.
Nous n’oublions pas nos collègues enseignants dans le déroulé de la formation. Faire tenir le déroulement des modules et les phases de reformulations dans le temps imparti est parfois mission impossible. Les formations dispensées à l'ENFiP de Toulouse, spécifiques, avec des promotions dont l'effectif n'est pas négligeable, se doivent d'être assurées dans les meilleures conditions d'apprentissage et ce par le biais d'un recrutement à la hauteur des ambitions.
Les chargé.es d'enseignement de l’ENFiP sont en première ligne face aux difficultés d’assimilation et sur le mal-être des collègues dans ces situations, tout en devant gérer des plannings serrés et l’enseignement d’une multitude de modules. Sans prendre la parole à leur place, nous revendiquons une scolarité qui prenne tout autant en compte l’amélioration des conditions de travail des stagiaires que celles des enseignantes et enseignants de l’ENFiP pour satisfaire aux exigences de la formation et d'une bonne appréhension de cette dernière.
A notre sens l’absence de temps d’assimilation est une erreur pédagogique. Les derniers modules de comptabilité par exemple ont été mal ou difficilement digérés. Nous regrettons le centrage de l'apprentissage sur un objectif d’examen probatoire, avec un effet de bachotage, et non sur un apprentissage et une réflexion sur l'application de ces matières dans nos métiers.
Concernant les évaluations
À notre arrivée à l’ENFiP, nous pensions que l’objet de la formation professionnalisante était de nous préparer à nos futures fonctions et en aucun cas de nous faire repasser un concours.
Les stagiaires regrettent que leur formation soit beaucoup trop axée sur la préparation d’examens, et renoncent pour beaucoup à l’équilibre nécessaire entre vie professionnelle et vie personnelle de peur de ne pas être titularisés.
Chacune et chacun des élu.es à ce conseil d'établissement feront le bilan de ces quelques mois de formation afin de faire part des difficultés communes et spécifiques ainsi que des remontées des collègues des différents groupes tant sur l'organisation de la formation que sur la scolarité et ses pourtours.
Compte-rendu
Points abordés:
Point d’étape des scolarités 2023-2024 :
- des contrôleurs stagiaires programmeurs ;
- des techniciens géomètres-cadastreurs stagiaires ;
- des inspecteurs stagiaires informaticiens (analystes et P.S.E.) ;
- des inspecteurs fonciers cadastre et publicité foncière enregistrement.
Lecture de propos liminaires de chaque organisation syndicale :
Réponses sur les sujets hors de la compétence de l’ENFiP TOULOUSE :
- sur l’augmentation de la prime de stage : l’ENFiP va relayer et porter les demandes ; réponses : "nous n’avons pas la main sur l’enveloppe globale ; cela nécessite une discussion inter-ministérielle" ;
- sur le calendrier de la scolarité avec la demande d’anticipation de la rentrée des contrôleurs au mois de septembre : l’ENFiP n’est pas contre, mais cela demande de l’organisation et une discussion avec les différents services centraux concernés : " cela est envisageable mais nous ne sommes pas décisionnaires ; il y a une hausse importante du volume des stagiaires ; le budget risque d’être bloquant". L’ENFiP a conscience que cela a une grande importance pour les stagiaires parents ;
- sur les affectations tardives : "nous le regrettons également mais nous n’y pouvons rien ; nous allons également relayer cette information" ;
- sur les stagiaires parents : "nous essayons de traiter cela au niveau local, nous essayons de prendre en compte les situations familiales et particulièrement celles des familles mono-parentales" ;
- sur l’anonymisation des copies : "l’anonymisation des copies n’est pas une volonté actuelle de l’ENFiP ; cela ne doit pas être vu de manière négative ; anonymiser des copies ne demande pas le même travail ; il est possible de demander des corrections et de voir sa copie après correction pour avoir plus d’explications ; de plus il existe un système de correction et d’harmonisation des copies afin de faciliter et d’être au plus juste et s’assurer que les stagiaires acquièrent le niveau requis". L’ENFiP rappelle qu’il ne faut pas hésiter à aller vers les formateurs et formatrices pour demander des explications ;
- sur les évaluations : "nous allons faire des efforts de communications en début de formation sur les attendus de la scolarité et les critères d’évaluation. Cependant, pour l’heure, il nous est difficile d’envisager de mettre en place une grille de notation pour les évaluations d’autant plus que cela risque d’être défavorable aux stagiaires" ;
- sur le rythme de la scolarité : "ce n’est pas la volonté de tous de lisser le rythme du stage ; certains préfèrent avoir des périodes creuses et d’autres des périodes plus denses" ;
- sur le côté probatoire de la formation pratique : "c’est volontaire, c’est issu de la formation rénovée de 2018 ; c’est un des points charnières de la réforme ; c’est pour valoriser la formation théorique. On a besoin d’avoir un regard réel sur le comportement du stagiaire lors d’une prise de poste ; on ne demande pas au stagiaire d’être opérationnel, mais de savoir comment il exploite ses connaissances. Ce sont le comportement, l’intégration et la mise en pratique des connaissances qui sont évalués".
Si un stagiaire rencontre des difficultés sur son lieu de stage, il doit les faire remonter à son référent ;
- sur la dé-densification : "oui, c’est un travail très important; nous l’avons commencé mais il reste du travail à faire ; ça va se faire petit à petit" ; l'ENFiP semble avoir la volonté de prendre en compte nos remontées et souligne qu'il faut que les stagiaires fassent des remontées circonstanciées et précises sur les matières à alléger et sur quelles thématiques notamment lors des évaluations de fin de stage.
"Concernant la dé-densification du socle commun, il ne faut pas oublier que c’est une formation qui doit être globale et donner des outils à l’ensemble des futurs inspecteurs" ;
- sur le fait de réduire la phase bloc et de déborder sur la phase du bloc fonctionnel : "il est difficile de faire mieux car nous dépendons du bureau RH, des affectations, et du programme de scolarité de l’ensemble des stagiaires inspecteurs de toutes les écoles ; la réflexion doit être plurielle et alimenter des cibles précises".
Réponses sur les sujets relevant de la compétence de l’ENFiP TOULOUSE :
- sur la date tardive des rattrapages : "nous avons des contraintes de calendrier, il faut attendre les résultats des oraux ; il faut laisser le temps aux stagiaires de se préparer pour le rattrapage ; cela ne laisse pas le temps aussi bien aux stagiaires de se préparer mais aussi aux formateurs et formatrices ; les notes des rattrapages seront données durant le stage" ;
- sur le TTA les lundis et les vendredis : "nous prenons en compte votre demande ; cependant, compte tenu de la disponibilité des enseignants, des emplois du temps, et des disponibilités des salles, c’est compliqué ; nous rappelons que presque tous les vendredis après-midi sont libérés ; nous reconnaissons que l’objectif est de diminuer les trajets et donc l’empreinte carbonne" ;
- sur les estivales : "elles ont été maintenues afin de favoriser la cohésion de groupe ; cela permettra de faire une coupure dans le stage et de retrouver les collègues ; les intervenants seront de très grande qualité ; le surcôut du stage est un vrai sujet ; il y a des logements avec des tarifs préférentiels sur un parc de logements sur Toulouse, il faut regarder sur le site de l’ENFiP, vie pratique/liste des logements ; nous allons envoyer prochainement les convocations afin de donner plus de lisibilités ; nous allons donner plus de précisions pour les personnes affectées en Outre-Mer ; le coût du transport est pris en charge mais pas le coût du logement" ;
- sur l’usage de la salle de conférence : "nous n’avons pas de solution ; nous allons faire au mieux pour que l’ensemble de la session n’ait pas lieu dans cette salle" ;
- sur la formation publicité foncière et enregistrement : "nous avons eu un nombre important de stagiaires en publicité foncière cette année ; nous n’avons pas été en capacité d’organiser plusieurs groupes ; cela est également arrivé dans d’autres groupes sur d’autres établissements; nous sommes en train de revoir l’ergonomie de certaines salles notamment la salle A5 ; nous devons également faire un travail d’insonorisation ; une réflexion est en cours sur la formation des formateurs sur les outils numériques ; si parfois trois formateurs/trices étaient présents lors d’un cours, c’était pour les faire monter en compétence ".
L'ENFiP souligne que pour cette matière, les cours ont été dé-densifiés, du contenu a été enlevé et une séance de cours a été ajoutée systématiquement afin de faciliter la formation.
Les stagiaires regrettent le manque d'adaptation des méthodes de l'ENFiP, de ne pas laisser plus d’autonomie aux stagiaires. L'ENFiP devrait faire preuve de plus de souplesse.
L’administration souligne également des difficultés dans ce groupe ;
- sur le tiers temps pour les évaluations : il est possible de substituer l’écrit d’un écrit par un oral ; mais cela n’a pas été communiqué aux stagiaires ; "effectivement, un travail sera fait en ce sens" ;
- sur le logement des auditeurs à Clermont-Ferrand : "nous allons demander à ce que le tarif soit de nouveau négocié. Pour les coopérants bénéficiant du financement campus France, c’est pris en charge ; pour les autres, ils doivent négocier" ;
- sur le second choix de poste : "nous reconnaissons qu’il y a une différenciation entre les stagiaires fiscalistes qui peuvent postuler sur tous les postes et les stagiaires fonciers qui ne peuvent postuler que sur les postes fonciers ; nous allons faire remonter cette problématique à la centrale" ;
- sur les lettres de motivation lors des dépôts de candidature de janvier : "nous reconnaissons qu’il faut communiquer sur les outils pour aider les stagiaires à rédiger les lettres de motivation et ce dès de début de l’année scolaire" ;
- sur les distributeurs de produits frais : "nous en reparlerons à l’ATSCAF".
CONCERNANT LA SPHERE INFORMATIQUE :
(CSP)
L'ENFiP précise que les trois évaluations ont donné de très bons résultats. Il n'y a pas eu de grandes difficultés pour les stagiaires. Quatre stagiaires étaient au rattrapage du 18/04 (dont 1 qui a repassé 4 épreuves). Un seul n’a pas validé mais il a des problèmes de santé et il reste impliqué ; il sollicite un redoublement mais il faut attendre la commission d’évaluation des compétences de septembre, puis la CAP fin septembre. Les stagiaires démarrent la semaine prochaines en ISI ; les responsables pédagogiques suivront ceux qui ont eu le plus de difficultés. Par ailleurs, trois stagiaires reviennent l’année prochaine en qualité d’inspecteur.
Les quizz donnent de meilleurs résultats et aucun stagiaire n'a fait de remontées particulières.
(PSE)
L'ENFiP essaie d’augmenter les volumes horaires des projets ; il n'y a pas de problème particulier ; il n’y a pas eu de rattrapage. C'est un très bon groupe.
(ANALYSTES)
Il y a eu beaucoup de travail sur les logiciels. L'ENFiP a fait un gros travail pour qu’ils soient au plus proche de ce qu'il se passe sur le terrain ; il y a beaucoup de travail sur les projets ; il y a beaucoup de conférences. La promotion n'a pas posé de problèmes particuliers ; il y a un seul stagiaire au rattrapage.
Concernant le soutien : il est organisé sur la base du volontariat. Certains formateurs ont refusé des stagiaires qui n’avaient pas de questions précises ; il y a eu beaucoup de soutiens.
L'ENFiP reconnait qu'il faut homogénéiser les pratiques concernant les soutiens ; elle souligne qu'il y a eu une grande entraide entre les différents stagiaires.
Solidaires Finances Publiques précise que les stagiaires sont inquiets quant aux départs d’enseignants pour les promotions futures. L'ENFiP sera-t-elle en capacité d'assurer ses formations ?
Réponse : "nous réfléchissons pour recruter des enseignants d’autant plus que l’année prochaine il y aura plus de stagiaires".
CONCERNANT LA SPHERE FONCIERE
(GEOMETRE)
Sur le mouvement des géomètres : "les géomètres ont une connaissance tardive de leur affectation ; comme c’est un petit mouvement, la RH n’a pas voulu dissocier les mouvements et cela n’est toujours pas prévu".
L'ENFiP souligne que cette année c’est une promotion très hétérogène mais constructive ; 7 stagiaires vont au rattrapage et 4 n’ont pas validé leur scolarité. Ils ont été reçus afin de les informer des possibilités qu’ils leur sont offertes.
L’intersyndicale indique :
- le programme fiscal est trop lourd : réponse "ça sera amélioré" ;
- qu’il faut développer les supports de communication sur le métier afin d’améliorer le recrutement ;
- que la revalorisation des indemnités de formation est nécessaire ;
- qu'une prime spécifique pour les stagiaires géomètres, notamment pour les repas et pour l’équipement, doit être étudiée.
(CADASTRE)
C’est une promotion ordinaire avec 46 stagiaires, mais avec 2 formateurs par cours ; il n'y a pas eu de problèmes particuliers sur la promotion ; 2/3 des élèves ont validé 8 UC sur l’ensemble de leur scolarité.
6 stagiaires vont aux rattrapages.
L'ENFiP a répondu partiellement à nos questions :
- sur alternance des cours / dé-densification : "pas de formateurs suffisants, nous faisons au mieux" ;
- sur le soutien en math mal vécu : "ça sera amélioré les prochaines années" ;
- sur l'accumulation des supports : "c’est noté" ;
- sur les cours de soutien du DOMAINE : réponse du formateur référent : "pas d’incidence sur les évaluations (seules 4 questions portaient sur ce thème)" ;
- sur la demande de plus d’exercices en autonomie sur les applicatifs : "nous en prenons bonne note" ;
- sur le dossier synthèse : "nous allons réfléchir pour améliorer le format" ;
- sur la demande d'un entretien psychologique : "il faut se référer au correspondant service sociaux" ;
- sur la formation calc : "une individualisation de la formation est possible ; oui mais au niveau du socle" ;
- sur une formation sur e-contact / gestion de conflits avec les collaborateurs : "à approfondir en poste ; la formation est là pour donner les bases, certains points devant être approfondis sur le terrain " ;
- sur GESLOC : "le logiciel base test profs arrive pour l’école" ;
- sur un glossaire art CGI CADASTRE : "nous y réfléchirons".
(PUBLICITE FONCIERE)
L'ENFiP souligne que c’est une promotion très stressée ; l’équipe enseignante a mis en place des cours de synthèse, des cours de soutien, de la co-animation, des galops d’essai, des cours en autonomie. Les copies ont été commentées suite au soutien (lundi et vendredi quand c’est possible) ; l’équipe administrative, notamment Mme AUGE, se dit désolée pour le stress ; les élu.es au conseil de promotion font remonter plusieurs problématiques notamment sur les cours d’enregistrement qui sont mal vécus, certains stagiaires se sont sentis perdus ; il a été difficile de mettre en place le lien de confiance entre les stagiaires et les chargés d'enseignement ; le galop d’essai était trop dur et trop long ce qui a engendré de la démotivation.
L'ENFiP note qu’il y a eu des tensions avec certains formateurs : "nous avons entendu vos remarques même si cela a été brutal (ressenti de la direction). Néanmoins nous accordons tout notre soutien à l’équipe enseignante ; nous en discuterons de notre côté".
Stéphanie AUGE : "il y a un problème de communication et la mise en cause des équipes pédagogiques ; c’est en décalage entre le ressenti des stagiaires et ce que nous pouvons constater à ce jour ; néanmoins nous rappelons que des outils sont à la disposition des stagiaires notamment les fiches de signalements et qu’à ce jour aucune fiche n’est parvenue à l’administration."
Solidaires Finances Publiques souligne qu’il est regrettable que les problémes liés au groupe de publicité foncière n’aient pas été pris en charge plus en amont, certains stagiaires ayant été convoqués quelques jours avant leurs évaluations. Nous avons précisé également que la salle de cours et l’effectif ont rendu l’apprentissage difficile.