SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

Ce jeudi 11 décembre se déroulait le premier conseil de promotion des inspecteurs et inspectrices stagiaires généralistes.

Aux sujets habituels, se sont ajoutés deux nouveautés qui ont occupé une bonne partie des échanges :

  • le crash des UC
  • les affectations locales au choix

 

Liminaire

Dans un contexte sociopolitique compliqué, les débats sur le budget 2026 avancent, et le constat est déjà clair : la fonction publique sera une nouvelle fois sacrifiée sur l’autel de l’austérité.

Le gouvernement annonce 3119 suppressions d’emplois, un gel des salaires, et la disparition de nombreux opérateurs.

Dans le même temps, la rémunération des agents de la fonction publique a chuté de 23 % en vingt ans, en euros constants.

Les gouvernements changent, mais la logique reste la même : les fonctionnaires sont perçus comme un coût.

Ce n’est pas un hasard si la fonction publique n’a plus de ministère de plein exercice, et si le ministre délégué se retrouve désormais sous l’autorité du ministère de l’Action et des Comptes publics.

Avec de telles orientations, les services publics s’affaiblissent… et l’égalité recule.

La DGFiP : première victime : Une fois encore, le ministère des Finances est mis à contribution… et c’est la DGFiP qui paie le prix le plus lourd.

550 suppressions d’emplois initialement annoncées.

558 désormais prévues pour 2026.

Et tout cela s’ajoute aux plus de 30 000 postes supprimés depuis des années.

Derrière ces chiffres, ce sont des équipes fragilisées, des services publics amoindris, et des usagers délaissés.

La charge de travail explose.

Les conditions de travail se dégradent.

Le sens du métier s’effrite.

Et nous devons poser une question grave : Combien de drames faudra-t-il encore pour que la DGFiP s’interroge sur leur origine ?

A date, ce sont 19 suicides et 18 tentatives de suicide qui ont endeuillé la DGFiP depuis janvier…

Les alertes de la Cour des Comptes…Les collègues épuisés qui témoignent…

Tout cela devrait suffire à stopper cette fuite en avant.

Et pourtant : rien ne freine cette mécanique infernale qui broie les personnels.

Et c’est dans ce contexte déjà morose que des stagiaires éreintés doivent préparer la suite de leur formation, avec les blocs fonctionnels dont nous appréhendons déjà l’intensité. Le November breakdown n’est pas qu’un mythe à l’ENFiP !

Abordons maintenant des sujets presque plus légers !

Après les nouveautés, voici les grands classiques :

La gestion des enseignements

On doit saluer leur qualité en présentiel et surtout de celles et ceux qui les dispensent. Pour autant certains modules sont manifestement sous dimensionnés, et d’autres beaucoup trop longs, pour la quantité d’information à distribuer. Certains sujets sont redondants, ce qui mène à une overdose – la déontologie – alors que d’autres sont à peine abordés – en environnement numérique, la gestion de sa boite mail par exemple-. Nous pensons que les enseignements doivent être catégorisés en « outils » « connaissances » et « culture » et être priorisés dans cet ordre.

Les nombreuses conférences de début de socle font fréquemment l’objet de remarques, en particulier sur le comportement des stagiaires du fond de la salle, alors qu’elles sont longues inégalement intéressantes et inégalement préparées

A Noisiel, un autre problème se pose : celui de la transmission de la conférence dans l’amphi Mollien souvent le son est quasiment inaudible. Ne serait-il pas possible que les personnes en Mollien soient en télétravail afin de suivre la conférence dans des conditions améliorées ? Il en est de même quand les conférences sont enregistrées à Noisiel et diffusées à Clermont.

A contratio, le forum des métiers est apparu comme une bouffée d’air frais. La qualité des intervenants et le format plus ouvert a facilité la transmission des messages qu’une conférence descendante de trois heures ne favorise pas. Ce caractère interactif devrait être généralisé aux conférences traitant de la découverte des métiers.

Les sujets « culture DGFiP/Ministère » sont importants, mais devraient être étalés sur la totalité de la formation. La déontologie par exemple pourrait revenir en bloc sans que ce soit choquant, puisque les stagiaires auraient acquis des informations et un certain regard sur leur futur métier, et seraient plus en capacité de se projeter. De plus ils créeraient des moments de retrouvailles entre collègues de socle, qui seront forcément bienvenus.

La comptabilité, la TVA, l’IR sont les matières de socle les plus « scolaires » et doivent bénéficier à ce titre d’aménagements particuliers. Les autotests, les cours de soutien (le vendredi après midi n’est peut être pas pertinent, souvent vécu comme une punition), les nombreux exercices sont bienvenus, pourtant on sent qu’il manque un peu de temps pour assimiler les notions, surtout en fin de cursus comptabilité où l’on a mille choses à faire et où une séance n’est pas assimilée qu’il faut déjà découvrir la suivante. Une meilleure répartition de ces enseignements sur la durée du socle est souhaitable. Ah, et s’il vous plaît systématisez le recours aux comptes de tiers, personne dans la vraie vie ne fait directement débit 6 crédit 5.

Les modules du dispositif Ariane ont des dimensions très aléatoires. La coexistence de trois, voire quatre plateformes n’aide pas à les aborder de manière sereine, et s’il faut saluer le module « actualités de la semaine » (quand il est mis à jour!), il apparaît nécessaire de présenter ce que doivent faire les stagiaires pour bien se préparer à ces séances d’autonomie. Également, des adaptations sont peut-être nécessaire pour permettre à ceux qui le veulent de les dérouler en groupe de pouvoir le faire, en bonne intelligence et en faisant confiance aux stagiaires (et ce n’est pas un gros mot !).

La technique le permet. Par exemple, des salles de travail libres, que ce soit dans l’établissement ou dans les résidences, ou sur accord avec d’autres administrations locales.

Pour s’approcher de la conclusion, nos allons parler globalement des Conditions de travail des stagiaires :

Quelques éléments nous ont interpellés.

L'interdiction d'aller aux toilettes pendant les cours

Parlons tout d’abord de l’interdiction d’aller aux toilettes lors des cours. Clairement édictée à Noisiel et parfois appliquée avec souplesse, cette règle a été strictement suivie lors de la venue de la DG à Noisiel. Des stagiaires ont été empêchées d’aller aux toilettes et se sont retrouvées avec des vêtements tachés par leurs règles.

Pour Solidaires Finances Publiques, cette situation est inacceptable, humiliante et relève d’une fiche de signalement.

Au-delà de cette règle parfaitement lunaire, les pauses dédiées ne suffisent matériellement pas. Il n’y a de toute façon pas assez de toilettes dans les écoles, et on se retrouve à faire la queue comme à une station service en plein mois d’août.

Ceci s’inscrit dans un contexte plus grand d’infantilisation à coups de mails accusateurs et de contrôle strict des autorisations d’absences. Où est la bienveillance ?

Soyons concrets : des collègues ont reçu des mails du RLS les accusant de ne pas avoir fini leur séance en autonomie et les menaçant de leur prendre 1/30e alors qu’ils avaient simplement effectué une deuxième tentative sur un quizz déjà effectué.

Merci pour votre écoute, et pour vos futures réponses que nous espérons précises et positives, la magie de Noël pouvant réaliser des miracles.