Si le report de la « campagne IR » s’imposait d’évidence, il est hors de question qu’elle mette en danger les agent.es des Finances publiques et les contribuables.
Si l’attachement de notre organisation au service public est indéfectible, il n’en demeure pas moins que cette campagne IR ne pourra se tenir dans des conditions normales : la Direction générale doit donc assumer qu’elle se tiendra en « mode dégradé ». Elle doit aussi prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la protection des agent.es et du public.

Ce qu’il faut éviter à tout prix

Si la date et les modalités du déconfinement sont inconnues à ce jour, une certitude s’impose : le risque épidémique perdurera. Des garanties fermes doivent donc être apportées : il n’est ainsi pas question que la Direction générale et/ou les directions locales organisent un « retour à la normale » dans des conditions anormales et demandent aux agent.es de tenir une campagne IR « classique ».

Pour des garanties fortes

Dans les services, la réception « à distance » sera nécessairement plus importante qu’à l’accoutumée. Ceci suppose d’organiser le travail autour de « principes » forts.

Ils concernent l’organisation du travail :

  • une utilisation optimale des boxes normalement affectés à l’accueil physique pour organiser l’accueil téléphonique et par courriel : le principe doit demeurer le plus longtemps possible l’absence d’accueil physique ;
  • un présentiel minimum dans les Centres De Contacts, Centres Impôt Services et Centres Prélèvement Services permettant un vrai respect des conditions d’hygiène et de santé des collègues et une vraie mise en place du télétravail pour ces agents ;
  • dans la perspective éventuelle et plus lointaine d’un accueil physique qui doit tourner au ralenti, il s’agit d’organiser le flux de contribuables de sorte que toutes et tous respectent la distance adéquate. Au-delà, il semble inévitable d’organiser l’accueil par des vitres ou tout autre système empêchant la propagation du virus. De même, les agents chargés de la surveillance, de l’orientation et de la sécurité (gardiens concierges, agents techniques) doivent être équipés ;
  • un taux de présence des agent.es permettant, tout à la fois, à ceux qui seraient fragiles ou tenus de garder leurs enfants, de rester chez eux et, aux autres, de respecter les règles de « distanciation sociale » durant leur journée de travail (ceci concernant l’ensemble des services) ;
  • la formation des agent.es issu.es d’autres services venant en appui est un prérequis, et se doit d’être efficace ;
  • ces agent.es doivent aussi avoir des garanties sur l’organisation matérielle de ce soutien (accès applicatifs entre autres),
  • il ne doit exister aucune pression d’aucune sorte en termes de temps de travail, de prise de congés ou d’un quelconque rattrapage du retard accumulé dans la période : le mode de management doit s’adapter aux contraintes actuelles et futures ;
  • une réflexion sur les aménagements des horaires doit avoir lieu (horaires décalés pour les agents non concernés par la campagne IR…).

Ils concernent également l’environnement du travail :

  • la fourniture aux agent.es de masques et de gants qui assurent une protection véritablement efficace et durable ;
  • les agentes et les agents comme le public doivent avoir à disposition du gel hydroalcoolique ;
  • l’information du public sur les conditions d’accueil doit être large : média, information à l’entrée des accueils, etc ;
  • l’entrée et la sortie doivent être guidées afin que les contribuables ne se croisent pas ;
  • le nettoyage des locaux (à l’accueil comme dans l’ensemble des services de la DGFiP) doit être renforcé ;
  • lorsqu’un cas d’infection voire sa suspicion sont détectés, la mise en quatorzaine des agents du service s’applique d’office via une autorisation d’absence.

De manière générale, ces principes qui devraient déjà être appliqués dans l’ensemble des services doivent perdurer et se renforcer. A l’administration de s’adapter si ces garanties ne peuvent être apportées, par exemple dans des locaux inadaptés aux contraintes. Solidaires Finances Publiques continuera d’interpeller la Direction générale et le ministère afin que les agent.es et le public aient toutes les garanties en matière de protection sanitaire. Et ce, « coûte que coûte ».