Pour la DGFiP, l'année qui se termine a été marquée par la poursuite des suppressions d'emplois et des restructurations. Ces évolutions conduisent à des fermetures de sites et à des regroupements de services et de missions. Les conditions d'exercice des missions évoluent également vers une séparation de plus en plus marquée entre travaux de masse et d'expertise, portée notamment par l'usage de plus en plus important des technologies de l'information et de la communication.
Dans le même temps, la charge de travail est en constante augmentation alors que les moyens sont en baisse régulière. Il en résulte un éloignement et une dégradation de la qualité de service qui peut s'illustrer singulièrement par des résultats du contrôle fiscal en baisse ou par une détérioration de l'accueil. A ce tableau, il convient d'ajouter une déréglementation des règles de gestion des personnels qui va introduire plus de flexibilité et de précarité ainsi qu'une mobilité forcée.
L'année 2018 ne s'annonce pas sous de meilleurs auspices. Solidaires Finances Publiques alerte solennellement sur la situation de la DGFiP et de ses personnels qui risquent, une fois encore, d'être la cible de choix politiques et administratifs destructeurs.
En effet les orientations du gouvernement d’Édouard Philippe basées sur la rigueur budgétaire et des choix fiscaux en faveur des plus riches verront leurs premiers effets dès cette année.
Ainsi, le Comité d'action publique 2022, CAP 22, rendra ses conclusions au mois de mars 2018 : il y a tout à craindre de ses futures préconisations. Ses travaux ont en effet été engagés avec l'objectif de privatiser et/ou d'abandonner certaines missions de service public. Au vu de la vision minimaliste de l'action publique qu'il porte, il y a tout lieu de craindre pour l'avenir de la DGFiP. D'autant que la Cour des Comptes vient de rendre un rapport sur l'organisation des services déconcentrés de l’État qui n'épargne pas notre administration.
Les suppressions d'emplois dans la Fonction publique vont aller de façon croissante au cours de ce quinquennat. L'estimation de 4000 à 5000 emplois en moins par an pour l’administration des Finances publiques n'est pas qu'une analyse syndicale, mais bien la déclinaison des promesses électorales d'Emmanuel Macron, ce que confirme un récent message du Directeur général en 2017 qui annonçait « l'année 2018 sera cependant une année de transition, les efforts en matière de suppressions d'emplois ayant vocation à se renforcer dans les années suivantes ».
Les agents seront mis à contribution au travers des conditions de vie au travail de plus en plus détériorées et une gestion où le choix et le profilage seront des critères de plus en plus prégnants. Dans le contexte budgétaire actuel, la pression sur la rémunération risque également de s'accentuer.
Les usagers seront pour leur part victimes tout à la fois de la poursuite de l'affaiblissement de l'action publique, de son éloignement voire de l'abandon ou de la privatisation de certaines missions.
De tels choix seraient particulièrement dangereux et contre-productifs alors qu 'en matière de finances publiques, les enjeux sont lourds et mériteraient non seulement de maintenir le périmètre des missions de la DGFiP, mais aussi d'en renforcer les moyens, qu'il s'agisse d'accueil, de renseignement du public avec l'arrivée prochaine du prélèvement à la source et la montée en puissance de la digitalisation, de lutte contre la fraude fiscale, de missions foncières, de la gestion des comptes des collectivités locales, de la gestion de la dépense publique etc.
Aussi, Solidaires Finances Publique fera de cette année 2018 une année d'interpellations des élus locaux et nationaux, des citoyen-nes et des agents, sur les dangers qui menacent la Direction générale des Finances Publiques. Solidaires Finances Publiques poursuivra son travail de décryptage des enjeux économiques et sociaux de la période et continuera de protéger et de défendre les intérêts moraux et matériels des agentes et des agents des Finances publiques, au plus près de leurs préoccupations.
Pour Solidaires Finances Publiques, rien n'est inéluctable et il est encore temps de peser dans le débat public et d'infléchir les choix et les orientations du gouvernement.