Ce jeudi 3 mai, l’intersyndicale Solidaires Finances Publiques, CGT Finances Publiques, FO DGFiP et CFDT Finances Publiques appelait les agents à une journée d’actions à la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
Celle-ci est en effet l’une des administrations qui :
- a subi le plus de suppressions d’emplois (environ 38000 depuis 2002, soit plus du quart des effectifs, et ce alors que la charge de travail n’a cessé de croître et de se complexifier),
- a connu le plus d’évolutions, de « réformes » (la création de la DGFiP il y a dix ans par exemple) et de restructurations (à titre d’exemple, outre les fusions de services et les autres restructurations, le nombre de trésoreries de proximité a été divisé par 2 en 20 ans).
La période est marquée par des annonces inquiétantes en matière d’évolution de la fonction publique (remise en cause du statut général des fonctionnaires, risque de transferts et d’abandons de missions dans le cadre des travaux du Comité d’action publique 2022 -CAP22-). Au surplus, des évolutions profondes se profilent (la mise en place du prélèvement à la source, une fraude fiscale toujours plus complexe, des tensions sur les finances locales nécessitant des conseils et un accompagnement, inquiétudes sur l’avenir de la mission cadastrale etc). Enfin, les droits des agents régressent : perte de pouvoir d’achat, diminution des promotions internes, volonté de la Direction générale d’introduire toujours plus de flexibilité dans la gestion des agents, dégradation continue et préoccupante des conditions de travail…
La situation est déjà intenable. Le gouvernement se prépare à faire pire... Le mécontentement s’est exprimé lors de la journée de grève du 22 mars avec près de 40 % de grévistes à la DGFiP. Depuis, plusieurs actions locales se sont tenues, prenant parfois la forme de grève, souvent d’interpellations du public, des élus et de la presse locale. Le gouvernement se vante d’avoir obtenu 17 000 réponses au questionnaire de CAP 22 (une proportion marginale au regard du nombre de fonctionnaires). Mais à l’évidence, le mécontentement des fonctionnaires, en particulier des agents des finances publiques, est pour sa part incomparablement plus fort et plus élevé que l’adhésion aux projets gouvernementaux...
Ce 3 mai a constitué un temps fort social à la DGFiP. Des dizaines d’actions ont été recensées sur le territoire : rassemblement de 300 agents à Paris, blocages et fermetures de certains sites, distributions de tracts au public, rassemblements d’agent(e)s et mouvements de grèves (1.)..
La réception du public à l’occasion des déclarations des revenus et du paiement du second tiers provisionnel permet d’aller à la rencontre des usagers et des contribuables pour leur expliquer le sens des « réformes » en cours et en quoi ils en seront eux aussi les victimes. Ces actions de sensibilisation se poursuivront au cours de la période.
Le 22 mai prochain, à l’occasion de la journée nationale intersyndicale de grève et d’action « fonction publique », les agents des finances publiques feront à nouveau fortement entendre leur voix pour défendre leurs missions de service public et leurs droits.
(1) Liste (non exhaustive) des départements et des directions dans lesquels des actions ont été recensées ce 3 mai : Paris, Aveyron, Belfort, Charente, Réunion, Haute Garonne, Dordogne, Île et vilaine, Côte d’Armor, Finistère, Morbihan, Aisne, Cantal, Haute Loire, Puy de Dôme, Loire atlantique, Alpes maritimes, Tarn et Garonne, Ardèche, Nord, Haute Corse, Nièvre, Bouches du Rhône, Cher, Isère, Eure, Gard, Guyane, Rhône, Pyrénées orientales, Val d’Oise, Yonne, Tarn Nombreuses actions à la DGFiP ce printemps !, Saône et Loire, Pyrénées atlantiques, Directions informatiques et des systèmes d’informations du sud ouest et du nord, Direction nationale des enquêtes fiscales, Direction des grandes entreprises, Direction du contrôle fiscal île de France...