Le ministre de l’action et des comptes publics a annoncé que, d’ici 2022, 5 800 emplois seraient supprimés sur le champ de son ministère, lequel regroupe la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et la Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI).
Il s’agit là d’un « solde net » : il reste en effet d’une part, à savoir quelle sera la répartition précise des suppressions d'emplois dans chacune de ces deux directions et d’autre part, à connaître également dans quel cadre cette réduction interviendra s’agissant de l'évolution de leurs missions respectives.
Quoiqu’il en soit, à la DGFiP, les suppressions d’emplois envisagées s’ajouteront aux plus de 40 000 déjà intervenues depuis 2002.
Le Ministre affirme que ces suppressions d’emplois sont le résultat de simplifications et d’allègements de la charge de travail. C’est ignorer la réalité, car de fait, la charge de travail n’a cessé de croître (voir en annexe le tableau).
A titre d’exemple, entre 2012 et 2017, les sollicitations à l’accueil ont augmenté de 39 %. S’agissant du prélèvement à la source, il est impossible de prétendre qu’il permet des gains de productivité. Outre les questions relatives à sa mise en œuvre, nombreuses dans la période, le PAS générera quotidiennement des questions et des demandes, ne serait-ce que pour actualiser le taux de prélèvements des contribuables dont la situation financière et personnelle change… Plus généralement, l’évolution des missions de la DGFiP est orientée à la hausse : le nombre de dossiers augmente, le besoin de conseil aux collectivités locales est particulièrement important, la fraude fiscale demeure élevée, etc.
Malgré ce constat imparable, les pouvoirs publics confirment et maintiennent des vagues de suppressions d’emplois supplémentaires dans un aveuglement confondant. Au surplus, ils s’apprêtent à engager une vague sans précédent, de suppressions de sites (voir notre rubrique spéciale). Les trésoreries de proximité, mais aussi des services des impôts des particuliers et des entreprises, sont particulièrement concernés.
Pour l’usager, pour bénéficier d’un service public qui pourra le renseigner efficacement, le trajet et le délai d’attente à l’accueil augmenteraient sensiblement… Et pour les agents des finances publiques, qui subissent quotidiennement ces décisions ; la dégradation des conditions de travail a dépassé la côte d’alerte et dans le même temps, ils voient leur perspective de carrière et leur rémunération stagner.
De nombreuses actions nationales et locales se déroulent depuis plusieurs mois. Elles prennent la forme de grève, de sollicitations des élus locaux, directement concernés par le repli du service public, et de communication envers la presse et la population. Une journée d’action nationale est prévue le 16 septembre à l’appel des organisations syndicales Solidaires Finances Publiques, CGT Finances Publiques, FO DGFiP, CFDT Finances Publiques et CFTC Finances Publiques.
Jamais des décisions gouvernementales n’ont été aussi brutales au sein du service public fiscal, financier et foncier.