Le projet de réforme des systèmes de retraites (régime général, régimes spéciaux) est vanté par le gouvernement comme étant un projet de « justice sociale ». Tout indique le contraire. Car, si le gouvernement peine à mettre en avant quelques exemples de « gagnants » potentiels à son projet, il omet sciemment d’évoquer le sens profond de son projet. Stabiliser voire réduire la part du produit intérieur brut consacré aux retraites dans une période où le nombre de retraites augmentera.
Mathématiquement, stabiliser ou faire baisser cette part de la richesse nationale alors que plus de monde doit se la partager impliquera une baisse globale de la moyenne des pensions.
De facto, et quoiqu’il en dise, le gouvernement favorisera le développement des systèmes complémentaires individuels par capitalisation. Il n’empêchera donc nullement la hausse des dépenses retraites, mais celle-ci sera le fruit de l’épargne des ménages aisés qui pourront de payer un système complémentaire pour obtenir un taux de remplacement correct.
Le projet du gouvernement prépare donc une accélération de la hausse des inégalités dont l’une des caractéristiques sera l’appauvrissement du plus grand nombre. La retraite minimum à 85 % du SMIC, promesse de la réforme Fillon de 2003, concernerait un nombre plus important de bénéficiaires que l’actuel minimum vieillesse.
Pour le syndicat national Solidaires Finances Publiques, il faut maintenir (voire renforcer) le niveau des pensions et par conséquent assumer la hausse de la part du PIB consacré aux retraites et, ceci, sans refondre les systèmes dans un système synonyme d’harmonisation par le bas comme le prévoit le projet du gouvernement.
Pour la Fonction publique d’État, ceci implique de maintenir et de consolider le code des pensions civiles et militaires. Plus largement, ceci implique d’améliorer le financement des systèmes actuels de retraites. Notre organisation publiera une série de communiqués thématiques en ce sens.