Pendant cette période de crise sanitaire et, dorénavant, économique, de nombreux agent.es des finances publiques assurent, eux aussi, leurs missions. Des missions essentielles au fonctionnement de l’action publique. Depuis près de deux semaines, un plan de continuation d’activité (PCA) a été mis en place au sein des services de la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
Ce PCA, qui a connu des évolutions récentes mobilise des agent.es, près de 40 000 (au bureau ou à distance) dans de nombreuses missions :
- le traitement des demandes de report, d’étalement, de remboursement de crédit TVA, bref, des difficultés rencontrées par les entreprises,
- les différents services d’accueil téléphonique,
- le paiement des dépenses de l’État, des collectivités locales et du secteur hospitalier ou encore des salaires et des pensions des agent.es publics,
- la tenue de la comptabilité et l’enregistrement de certains actes juridiques,
- les différents services permettant au système informatique de la DGFiP de fonctionner,
- la surveillance de certains actes,
- les missions de gestion des ressources humaines, etc.
Si l’on peut tirer un enseignement de cette crise, c’est celui de la place et du rôle de l’État et de l’action publique : or, les missions de la DGFiP sont tout simplement vitales à son fonctionnement et socialement utiles. Trop longtemps méconnues, pour ne pas dire déconsidérées par des gouvernements qui n’ont eu de cesse de réduire les moyens de la DGFiP, ces missions de service public au sens plein du terme prennent aujourd’hui tout leur sens. Et cela durera.
Depuis plusieurs années, le syndicat Solidaires Finances Publiques ne cesse d’alerter les gouvernements, les parlementaires et la presse sur le décrochage des moyens de la DGFiP (avec notamment 40000 emplois supprimés depuis 2002) au regard de l’évolution de la charge de travail et des besoins exprimés par nos concitoyen.nnes.
Cette crise vient brutalement rappeler l’urgence de changer d’approche. Les difficultés économiques seront malheureusement profondes et durables. Elles se retrouveront nécessairement dans la situation fiscale de nombreux particuliers et entreprises, tout comme dans les budgets de nombreuses collectivités locales et de l’État. Et au-delà du retard pris, il faudra également gérer le « courant » de l’activité économique lorsqu’elle reprendra son cours.
De fait, les services de la DGFiP seront durablement chargés et sollicités. Il est donc temps d’en prendre la réelle dimension car affaiblir la DGFiP, c’est affaiblir l’État et l’action publique dans son ensemble. Il faudra donc pour l’avenir mettre en œuvre des « décisions de rupture » permettant à la DGFiP d’assurer ses missions dans de bonnes conditions, avec une présence territoriale suffisamment fine pour faciliter l’accès des populations.
Notre organisation soutient et soutiendra résolument et sans réserve les agent.es des finances publiques afin qu’ils et elles soient enfin reconnu.es et puissent exercer leurs missions dans de bonnes conditions, ce qui bénéficiera à l’ensemble de la collectivité pour qu’enfin, l’avenir de la DGFiP ne soit plus marqué, comme cela est le cas depuis de trop longues années, par la régression.