Le 8 avril dernier, Bruno LEMAIRE et Olivier DUSSOPT ont lancé ce que l’on appelle de façon traditionnelle la campagne d’Impôt sur le Revenu.
Ce moment de l’année où nos concitoyens déclarent leurs revenus est une période importante pour la Direction générale des Finances Publiques. Elle est marquée par une augmentation de la fréquentation des services que ce soit en physique ou à distance.
Cette année, l’administration a fait le pari d’une campagne à l’image de celle de 2020, à savoir de donner la priorité aux contacts numériques et distanciels.
Pour Solidaires Finances Publiques c’est un pari risqué à plus d’un titre :
- quel sera le niveau de fréquentation des guichets même si tout est orienté à privilégier le contact distancié
- à la différence de 2020, l’administration n’est pas sous un plan de continuité d’activité et doit donc exercer l’ensemble de ses missions dans des conditions dégradées en raison d’une organisation de travail modifiée (télétravail) et d'une réduction de moyens (1871 postes en moins pour 2020 soit un total 22 000 suppressions de postes depuis 2011)
- la réduction des services implantés de la DGFiP en raison des réformes en cours telle que le Nouveau de réseau de proximité (NRP). Ainsi, dans certains départements le nombre de services en charge de la fiscalité des particuliers est divisé par deux ou trois, avec en zone rurale une très forte augmentation des distances devant être parcourue par les contribuables pour trouver un vrai interlocuteur
Si les responsables administratifs et politiques vantent les établissements France services qui se déploient dans les territoires pour prendre le relais de l’absence des services publics, notamment ceux de la DGFiP, elles ne pourront pas répondre de la même façon aux besoins de la population. Dans un grand nombre de points de contact il s’agira d’un accompagnement des usagers et usagères aux nouvelles modalités de contact : aide à la prise de rendez-vous ou de contacts mails, de dépliants et de formulaires, réponse à des questions courantes, date de dépôt, conséquences d’un changement de situation familiale… Pour les mieux lotis une permanence ponctuelle dans ces lieux avec la présence d’une agente ou un agent de la DGFiP.
Pour Solidaires Finances Publiques, cette campagne déclarative se déroulera à nouveau en mode dégradé en termes de qualité de service en raison d’une organisation de travail adaptée en raison des mesures sanitaires (développement du télétravail…) du manque de moyens récurrent.
En dehors de la crise sanitaire, c’est bien la DGFiP qui fonctionne depuis de trop nombreuses années en mode dégradé, faute de moyens suffisants.
Solidaires Finances Publiques continuera à dénoncer cet état de fait et combattra cette politique du moins-disant, ceci par tous les moyens possibles.
Pour Solidaires Finances Publiques, la mission mérite mieux, les usagers méritent mieux, les personnels méritent mieux.
C’est pourquoi l’intersyndicale DGFiP appelle les personnels à se mettre en grève le 10 mai prochain pour exprimer et dénoncer cette dégradation constante des conditions d’exercice des missions.