Cette année était une première pour un certain nombre de contribuables professionnels, on leur vantait une simplification de leurs démarches administratives en fusionnant leur déclaration sociale et leur déclaration de revenus, le fameux « faites-le en une fois ou en clic ».

Mais pour des raisons techniques cette fusion s’est quelque peu emballée et connaît des ratés entraînant des relances de la part de l’Ursaff pour déclaration non déposée.

Cet incident met en lumière des difficultés nombreuses liées en partie à la dématérialisation des procédures mais surtout à la rapidité de leurs mises en place.
Cette volonté de promouvoir un outil de "simplification"  est une fois de plus marquée par l'impréparation. Les agentes et agents des Finances Publiques dans les services des impôts des particuliers (SIP) n'ont pas été formés et ont été tout juste informés des conséquences de la fusion des déclarations fiscales et sociales. Le numéro de téléphone sur lequel devaient être renvoyés spécifiquement les contribuables pour ces questionnements était saturé et a généré un important flux sur lequel les collègues n'avaient pas la main.

La dématerialisation a son lot de bugs. Cette année la mise en place de la déclaration automatique est venue percuter la déclaration préremplie télétransmise pour certains contribuables entraînant sûrement une taxation primitive erronée qui, certes sera rectifiée de façon automatique, mais engendrera l’envoi d’un avis d’impôt correctif.
Ces bugs ont des incidences sur les chaines de travail comme pour la taxe d’habitation, la modification du taux de prélèvement à la source qui se trouve decalé.

La DGFiP se veut à la fois innovante et exemplaire mais sur fond de rigueur budgétaire.

Solidaires Finances Publiques dénonce depuis un certain nombre d’années le manque de moyens à la DGFiP. A la baisse des moyens humains, 25 000 emplois supprimés depuis 2008, s’ajoute la baisse des moyens budgétaires cumulés engendrant une dette technique informatique et technique qui nécessite aujourd’hui une accélération de la mise en place de ces outils.

Plus globalement, les projets dits de modernisation de l’État avec un déploiement rapide de la dématérialisation des relations avec les administrations, remet en cause la qualité des missions en termes de technicité et de proximité.
Il serait temps que les réformes engagées sous l’égide de l’innovation et de la modernité fassent l’objet d’une pause et d’un bilan contradictoire.