Le Président de la République propose la défiscalisation des pourboires pour répondre aux problèmes d’attractivité des métiers de l’hôtellerie et de la restauration en donnant la possibilité de payer les pourboires par carte bleue et en ne les soumettant pas à l’impôt sur le revenu des salarié•es du secteur.
La question de la revalorisation des salaires est un enjeu central de la période qui s’ouvre et s’inscrit dans le débat public.
Dans le secteur de la restauration, la question de l’attractivité est un vrai problème, sujet que la crise a mis en exergue. Ces métiers aux conditions de travail difficiles, amplitudes horaires et difficultés à associer vie personnelle et vie professionnelle méritent mieux que la mesure proposée par le pouvoir politique.
En effet, cette mesure n’est certainement pas une solution et soulève plusieurs écueils :
• un traitement inéquitable entre les salarié•es du secteur, le montant des pourboires varie d’un établissement à l’autre,
• un déport sur la clientèle de la prise en charge d’une revalorisation du pouvoir d’achat des personnels de ce secteur et qui se rapproche du modèle anglo-saxon,
• la défiscalisation entraîne également un risque pour les entreprises de flécher par erreur en pourboires, des recettes destinées aux caisses de l’État et les effets seront limités.
Pour Solidaires Finances Publiques, la question de la revalorisation salariale est un enjeu majeur, elle passe par une mesure d’ordre général et perenne comme une augmentation du SMIC, qui aurait un effet sur une grande partie des salariés, dont celles et ceux du secteur de la restauration.
En complément à cette augmentation, il faut revoir la convention collective et permettre une hausse des salaires qui aura des effets induits sur les cotisations sociales et évitera que les salariés partent à la retraite avec une misère. Mais ces négociations ne doivent pas oublier le volet conditions de travail afin de rendre plus attractif ces métiers de l'hôtellerie-restauration.
Au delà de la fiscalisation ou non des revenus, c'est bien la necessité d'avoir une vraie réforme fiscale qui remet à plat le système pour qu'il soit plus progressif, plus juste et joue son rôle de redistribution des richesses et de réduction des inegaliés.
La période de campagne éléctorale qui s'est ouverte devrait en faire un enjeu dans le cadre des finances publiques.
Il est temps de passer au "mieux d'impôt" et non au "moins d'impôt"
Sur la question salariale, Solidaires Finances Publiques en fait un sujet majeur en s'inscrivant dans la journée du 5 octobre 2021 dans laquelle l’augmentation des salaires est la revendication numéro une.