Les années et les gouvernements se suivent et les scandales d'évasion fiscale se succèdent et se perpétuent.
Une nouvelle fois l'ICIJ (Consortium International des Journalistes d'investigation) est à l'initiative de cette révélation.
Le timing est intéressant, des amendements issus du lobbying du Conseil National des Barreaux au projet de loi de confiance dans la justice ont été votés à l'assemblée nationale. Ils ont entre autres pour but d'amoindrir les pouvoirs d'investigation des officiers judiciaires dès lors qu'un avocat interviendrait en qualité de conseil, les pièces en cause ne pourraient être saisies, les enquêtes préliminaires avaient été réduites à 2 ans plus un an sur avis circonstancié du procureur.
La commission des lois du sénat a modifié le texte et proposé des enquêtes préliminaires d'une durée identique à celle du terrorisme par exemple et exclu du secret professionnel des avocats l'activité de conseil. Les propositions de la commission ont été remaniées à la marge lors du vote au sénat, malgré des débats véhéments.
La révélation de ce nouveau scandale démontre une fois de plus le rôle important des intermédiaires pour effectuer ces montages permettant d'échapper à l'impôt, mais également leur faillite dans leurs contrôles sur la légalité des opérations demandées et la probité de leurs clients.
Les premières révélations de Pandora Papers mettent en évidence que les personnes visées détiennent ou ont détenu des pouvoirs politiques, adoptent des postures de lutte contre la fraude et l'évasion et s'appliquent l'inverse à elles-mêmes.
Si les élus au parlement abandonnent cette lutte, en acceptant entre autres d'accorder le secret professionnel aux avocats pour leur activité de conseil et en n'accordant pas les moyens d'investigations aux officiers judiciaires, alors ce type de scandale va s'accroître et il ne restera plus que l'ICIJ pour les rechercher, les démontrer et les révéler aux citoyennes et citoyens et rendre encore plus délétères les rapports entre les élu.es de la République et le peuple.