La campagne d’impôt sur le revenu s'ouvre ce 7 avril. Comme chaque année il s’agit d’un moment fort tant pour les agentes et agents de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) que pour nos concitoyennes et concitoyens.
Les deux dernières campagnes d’impôt sur le revenu ont été marquées par un recul très net en matière de réception et d’accueil physique des contribuables. Par exemple en 2020, l’accueil physique affichait une baisse de 67 % par rapport à 2019 sur les deux campagnes (IR et avis) avec en corollaire un canal téléphonique plébiscité (près de 10 millions d’appels sur le numéro national et près de 6 millions dans les services locaux).
Aujourd’hui la campagne s’ouvre sur des auspices nouveaux avec la « fin » de la crise sanitaire. Si la DGFiP continue de plébisciter l’accueil à distance et internet comme moyens de contact principal pour les contribuables, un retour dans les services est possible, voir probable, et vraisemblablement de manière importante.
En effet, il est à craindre que dans la période anxiogène et complexe que nous vivons, de très nombreux contribuables préfèrent privilégier le contact direct avec un agent des finances publiques qu’un contact plus anonyme à distance.
De plus, la rationalisation du réseau territorial de la DGFiP, par le biais de fusions ou de suppressions, est en œuvre depuis plusieurs années : le réseau déconcentré de l'administration fiscale a connu une perte de ses emprises de près de 20 % entre 2015 et 2021.
Et depuis plusieurs années, les moyens humains de l’administration fiscale n’ont fait que diminuer de manière drastique. Ainsi les services en charge des particuliers ont vu le nombre d’agentes et d’agents baisser de près de 23 % depuis 2015 !
Bien évidemment, les conséquences en seront visibles pour nos concitoyens. Aujourd’hui l’accueil sur rendez-vous s’est généralisé, plus question pour un contribuable d’être reçu au fil de l’eau pour résoudre un problème complexe… À la place, on va lui demander d’appeler un centre d’appels ou de prendre un rendez-vous… Dans plusieurs jours.
Il se pose donc une question cruciale : comment à la fois faire plus, mieux et davantage de contrôle, comment être davantage présent pour recevoir les contribuables dans les services, comment assurer des permanences dans les communes et dans les Espaces France Services, alors que les effectifs fondent comme neige au soleil ?
Si renforcer l’accueil direct des contribuables est bien sûr important et primordial, il est tout aussi nécessaire et important, de renforcer en moyen humain les services de gestion pour faire en sorte que TOUS les services et toutes les structures aient les moyens d’assurer les missions dans l’ensemble de leur exécution, et dans des conditions de travail adaptées et pleinement satisfaisantes.
Quelles que soient les modalités d’accueil, les réformes incessantes, l’industrialisation des tâches, la dématérialisation, le manque de moyens humains détruisent progressivement la qualité du service technicien rendu et il est temps que nos responsables administratifs et politiques en prennent conscience.