Les contours du projet de loi de finances pour 2019 sont désormais tracés. Le débat parlementaire va bientôt commencer, et les organisations syndicales de la DGFiP, dont Solidaires Finances Publiques, seront reçues par la commission des Finances de l'Assemblée nationale le 5 octobre.
Le chiffre des suppressions d'emplois que devra absorber la DGFiP est officiel. 2 130 emplois seront rayés de la carte administrative en 2019. Ce chiffre pourra être détaillé dans les prochains jours, dès réception des documents budgétaires. Il marque cependant deux étapes : une première inflexion à la hausse du volume des suppressions et le franchissement de la barre des 40 000 suppressions d'emplois en 16 ans. Les propos du Premier mistre sont pourtant clairs, dès 2020, le nombre de suppressions d'emplois dans la Fonction publique d'Etat augmentera pour atteindre 10 000, soit pour la DGFiP, par référence à son taux de "participation" avoisinant chaque année les 50%, une estimation de près de 5 000 emplois en 2020. En attendant la suite... L'objectif de 50 000 suppressions d'emplois dans la FPE est maintenu par le gouvernement.
Le ministre de l'Action et des Comptes publics se répéte à l'envi. Il ne s'agit pas d'un coup de rabot, comme l'ont pratiqué tous nos prédécesseurs, mais une approche qui vise à restructurer l'action publique et les services qui la mettent en oeuvre, afin de dégager des marges de manoeuvre budgétaires, entendez des possibilités de supprimer encore plus d'emplois. Qui était là en premier de l'oeuf ou de la poule....?
Nous allons donc continuer de subir des restructurations, auxquelles viennent s'ajouter des abandons ou des transferts de missions, le tout cadré par :
- Le rapport CAP 22.
- Les circulaires du premier ministre du 24 juillet.
- Les opérations de rationalisation du réseau conduites par la DGFiP.
- Les orientations fixées par notre ministre de tutelle le 11 Juillet.
- La poursuite de la dématérialisation à marche forcée.
La multiplication des intervenants, couplée à un certain flou artistique autour du nouveau concept de déconcentration de proximité, fait apparaître un certain nombre d'incohérences, voire des injonctions contradictoires que vont devoir assumer les directeurs locaux, contraints notamment de gérer une pénurie d'emplois qui ne risque pas de s'arranger.
Le ministre Darmanin souhaite donc que la DGFiP sorte de Paris et des grandes métropoles pour occuper le terrain de la France périphérique et rurale. Dans le même temps, le Directeur général annonce qu'il va continuer, avec encore plus de force et de rapidité, à concentrer le réseau.
Comment cela sera-t-il possible, sachant que la force de travail diminue d'année en année tout autant que les budgets ?
Un bon sujet de réflexion pour les directeurs locaux, dont certains se sont déjà lancés avec un zèle assumé, sur les orientations ministérielles et directionnelles.
A suivre...