La gazette des communes le présente ainsi : « Selon un sondage BVA pour le ministère de l’Économie et des Finances réalisé dans le cadre de la réorganisation du réseau de l'administration fiscale, les sondés réclament une réduction du temps d'attente, une augmentation des horaires d'ouverture et une conservation de la proximité de leurs services locaux. Rien de très surprenant pour l'AMF et l'AMRF. (NDR : l’association des maires de France et l’association des maires ruraux de France)». Ni pour Solidaires Finances Publiques et l’intersyndicale DGFiP à vrai dire !

Ce sondage, réalisé en octobre 2019, était commandé par le ministère de l’action et des comptes publics. La précision vaut d’être apportée après plusieurs mois durant lesquels les actions syndicales se sont multipliées, notamment en direction des élus locaux, pour décrypter, analyser et critiquer ce projet. Que le ministère soit à l’origine de ce sondage en dit donc long sur ses interrogations, sans doute même ses inquiétudes et, pour nous, sur la nécessité de poursuivre le combat pour un vrai service public de proximité.

Le sondage n’était pourtant pas si défavorable aux thèmes portés par le gouvernement. Sans surprise, il apparaît ainsi que les démarches dématérialisées sont très employées par les contribuables et usagers. Ceci n’est pas une surprise : la suppression de nombreux services et la marche forcée vers le numérique expliquent très logiquement que les principales démarches (déclaration des revenus, paiement) soient effectuées via internet.

Plus intéressant, les personnes sondées sont nombreuses (74 %...) à déclarer que les services locaux sont nécessaires pour les renseigner. De même, nombreuses sont celles qui déplorent le temps d’attente trop long et les horaires d’ouverture trop réduits. Une critique évidente et factuelle de la suppressions d’emplois et des restructurations qui les accompagnent… Les demandes exprimées par les sondés vont largement au maintien des services locaux, à l’élargissement des horaires d’ouverture et au contact humain.

Sans surprise dans un tel contexte, la perspective d’accueils communs de type « Maison France service » (MFS) offrant l’accès à plusieurs administrations et opérateurs est « plébiscitée ». On passera sur la question du sondage, très orientée, pour se concentrer sur l’analyse du résultat. De nombreuses communes ne disposent tout simplement plus d’aucun service public. Les MFS peuvent légitimement leur apparaître ici comme un progrès, en tout cas un moindre mal. Sauf qu’un tiers seulement des personnes sondées savent ce que sont les MFS. Le sondage précise d’ailleurs que le soutien aux MFS est « mesuré ». Gageons sans crainte de nous tromper que, si la question avait porté sur la présence de vrais services publics, le taux des réponses aurait frôlé les 100 % ! D’où une proposition simple de notre part : ne supprimer aucun service de la DGFiP et les renforcer puis, parallèlement, développer la présence territoriale des services publics.

Car le sondage montre clairement et nettement une forte attente de proximité. Les sondé.es déclarent ainsi que 15 minutes constituent un temps de trajet maximum pour se rendre dans un service local de la DGFiP. Soit une durée incomparablement inférieure à celle du projet du gouvernement et de la DG !

Pas de quoi s’étonner également que les personnes sondées estiment que payer ses impôts chez un buraliste soit une bonne idée. Les services publics disparaissent : la perspective de se rendre dans un service public éloigné en sachant que le temps d’attente sera long explique très logiquement ce résultat.

Bien que pensé pour être favorable aux pouvoirs publics, ce sondage montre donc un attachement réel au réseau DGFiP de proximité et un fort besoin de services publics humains. Preuve en est, si besoin en était, que notre combat pour un vrai service public « DGFiP » de proximité est un combat juste et légitime, pour les agent.es comme pour nos concitoyens.