Depuis le début de la crise sanitaire majeure que nous traversons, les pouvoirs publics ont brillé et brillent encore soit par une crasse incompétence, soit par naïveté, soit par impréparation, soit par mensonge.

Les quatre à la fois en fait, si l’on se place sur l’échelle du temps depuis les prémices de cette pandémie. Les médias sont quelque part d’une cruauté absolue quand il permettent de tracer les interventions des un·es et des autres sur une période donnée. Les autorités médicales ne sont pas mieux loties, incapables de se mettre d’accord sur rien ou presque, mis à part sur l’efficacité, relative, du confinement.

Pas assez de tout serait la bonne formule pour caractériser la période.

Voilà maintenant, après moults outils du même type, que les mêmes voudraient nous vendre les bienfaits sanitaires d’une nouvelle application de traçage des populations. N’ayez pas peur, disent-ils en choeur à une population affolée, tétanisée, mais qui s'est déjà malheureusement soumise poings et pieds liés à la technologie et à la surveillance généralisée, abandonnant, consciemment, des pans entiers de sa propre liberté. Pire, qui encourage, pour une partie d’entre elle, ce type de mesures.

Les maux dont souffre notre société sont exacerbés par la pandémie. A leur source, la destruction méthodique des services publics d’une part, ceux de la santé d’abord, mais aussi tous les autres : des politiques économiques et fiscales tournées vers le profit à court terme d’une minorité au détriment de la solidarité et de la mutualisation, une politique industrielle, empreinte des mêmes oripeaux, et qui ont mis le pays en situation de dépendance accrue, dépendance qui saute aux yeux de toutes et tous aujourd’hui.

Alors certes, nous laissons les un·es et les autres des traces indélébiles sur tous les réseaux sociaux que nous utilisons, pour celles et ceux qui les utilisent. Nous mesurons que tous les outils technologiques que la société de consommation nous incite à acquérir sont potentiellement intrusifs. Mais de là à, de nous-mêmes, accepter d’être tracé·es pour, selon certains experts, enrayer une pandémie tout en sortant du confinement, il y a un pas que la raison devrait nous inciter à ne pas franchir, en tout cas pas sans de vraies garanties, vérifiables…