Que nous réserve l'avant-dernier budget du quinquennat Macron ? Nul ne le sait précisément, mais les milieux autorisés commencent à lever quelques pans du voile.
Dans l'édition du Monde datée du 16 juillet, le ministre délégué aux Comptes publics indiquait que d'ici 2022, le volume des suppressions d'emplois atteindrait une jauge oscillant entre 3 330 et 3 500. Ces chiffres, s'ils se confirmaient, porteraient à 12 000 le nombre total de suppressions d'emplois dans la Fonction publique pour la mandature.
Dans l'édition du 23 juillet du journal la Tribune, le ministre de l'Economie et de la relance, B. Lemaire, affirme sa volonté de stabiliser, pour 2021, les effectifs de la Fonction publique. Il y aura, indique le nouveau maître de Bercy, des créations dans certains ministères, sans surprise la police, la justice et la santé... Et des réductions dans les secteurs où cela est possible, citant, toujours sans surprise, son propre ministère.
CQFD : en rapprochant sans nuance (difficile à ce stade d'en faire) ces deux informations, même si elles sont lapidaires, et le contenu du contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé entre la DGFiP, le ministère du Budget et le Secrétariat général des MEFs (ministères économiques et financiers), la DGFiP supporterait donc l'intégralité des suppressions d'emplois de la Fonction publique pour les deux prochaines années. En effet, le COM projette une baisse des effectifs de 3 400 unités d'ici 2022.
Et dire que ce fameux COM était censé protéger la DGFiP de toute régulation budgétaire ! Rien ne dit d'ailleurs, COM ou pas, que tant le gouvernement que le parlement ne le remettent pas en cause dès cette année.
La question de la dette accumulée et augmentée du fait de la pandémie et des dépenses d'intervention de l'Etat, est déjà revenue sur le devant de la scène. Des voix, toujours les mêmes d'ailleurs, commencent ou recommencent à agiter le chiffon rouge et à exiger une baisse encore plus forte de la dépense publique, qui ne passerait, selon eux, que par la baisse drastique du nombre de fonctionnaires et par la privatisation ou l'abandon de pans entiers de missions de service public.
Inutile de préciser que la DGFiP est et risque d'être encore et toujours en première ligne !