L’inflation ne cesse de progresser et, selon une première estimation publiée le 31 mars dernier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), celle-ci serait de 4,5 % en mars, du jamais vu depuis 2008. Les étiquettes s’affolent pour l’ensemble des biens de consommation, en particulier ceux qui nous sont indispensables pour vivre : énergie, pétrole, alimentation et loyers…

Cela fait des mois que cette situation perdure, rendant de plus en plus difficiles les fins de mois, qui commencent de plus en plus tôt après le versement de la paie, pour la majorité des salarié.es, des jeunes, des retraité.es et des plus précaires. Et depuis des mois, la question du pouvoir d’achat, et celle des salaires et des pensions sont devenues la principale préoccupation du plus grand nombre.
A la DGFiP également, la question du pouvoir d’achat devient de plus en plus prégnante pour les personnels qui, comme tous les fonctionnaires, ont perdu 20 % de pouvoir d’achat en une vingtaine d'années.

Les primes ne garantissent pas le pouvoir d’achat !

Face à la grogne et au mécontentement sur cette question, les réponses sont toujours les mêmes : une prime par-ci, une baisse ou suppression d’impôts par-là, une autre prime... ressemblant plus à des rustines qu’à une véritable politique permettant d’accroître le niveau de vie global de toutes et tous de façon pérenne, et jamais de vision fiscale d’ensemble.
Par ailleurs, même si l’ensemble des primes versées comme le « chèque énergie » ou encore le « bouclier énergétique » ont pu modérer l’indice des prix, elles n’ont pas préservé les revenus réels des ménages. Ces derniers sont d’ailleurs en chute libre comme l’indique l’Insee puisque selon lui, le recul du pouvoir d’achat par unité de consommation (indicateur qui rend compte le plus parfaitement du niveau de vie réel) est de 1,4 % à la fin du premier trimestre.
On voit également ici ou là poindre l’idée de primes de plus en plus importantes, exonérées de cotisations sociales et d’impôts, pour répondre à la perte du pouvoir d’achat. Alors, si l’idée peut paraître alléchante (nous savons que les primes peuvent être un coup de pouce pour un grand nombre de salarié.es y compris de fonctionnaires), il faut rappeler que des primes exonérées de cotisations sociales, donc de prestations sociales, auront des conséquences sur le montant des pensions, retraites et, pour le secteur privé, pour le calcul de l’allocation chômage. En effet, celles-ci ne sont pas prises en compte et à la DGFiP nous sommes bien placés pour le savoir quand nous partons à la retraite !
Exonérer de cotisations sociales les primes est un choix politique pour baisser les prestations sociales dans le budget de l’État et pour baisser à la fois le montant des allocations chômage et des retraites et pensions.

Dégel du point d’indice, dégel de notre régime indemnitaire, aucune rémunération au mérite !

Les projets sont nombreux concernant le pouvoir d’achat des fonctionnaires et l’un d’entre eux est pour le moins assez explicite : tout faire exploser sous prétexte de modernité et ainsi introduire partout le fameux « mérite » pour notre rémunération mais aussi pour l’évolution de notre carrière. Si la rémunération au mérite peut être attrayante pour certains collègues qui ont tendance à penser qu’ils méritent plus que les autres car ils auraient mieux ou plus travaillé, la notion de mérite est un moyen de division extrême et d’individualisation de notre rémunération. Par ailleurs, le mérite repose sur des critères très subjectifs pouvant évidemment être modifiés au bon vouloir des responsables de services. Autrement dit, vous pouvez une année être considéré comme « méritant.e» et l’année d’après plus du tout et ainsi voir votre carrière stagner et votre rémunération baisser.

C’est pourquoi, Solidaires Finances Publiques s’oppose à tout dispositif de rémunération au mérite. Au contraire, pour nous, il est urgent d’obtenir le dégel du point d’indice et de peser sur les futures négociations du 10 juin prochain concernant le volet indemnitaire à la DGFiP, afin que l’ensemble des collègues puissent voir leur rémunération augmenter.

Faisons-nous entendre pour obtenir :

  • L’attribution de 20 points de l’Allocation Complémentaire de Fonction (ACF) par an pour l’ensemble des personnels, ce qui représente 90€ par mois.

  • La revalorisation de l’Indemnité Mensuelle de Technicité à 200€ mensuels avec l’application du taux « normal » de pension civile, soit une majoration de 90€ par mois environ.

Campagne rému : Ceci n’est pas du pouvoir d’achat !  Exigeons nôtre dû !