Après l’annonce aux organisations syndicales de l’augmentation de 3,5 % de la valeur du point d’indice au 1er juillet, le ministre de la fonction et de la transformation publiques Stanislas Guerini se vante sur tous les médias qu’en plus de cette revalorisation, les fonctionnaires bénéficieraient chaque année d’une augmentation de 1,5 %. Selon lui, nous aurions donc cette année une augmentation de 5 % .
Augmentation de 1,5 % de notre rémunération chaque année: vraiment ?
Pour avancer ce chiffre, notre ministre se réfère à notre avancement de carrière et à notre progression dans les échelons puis en tire une moyenne pour l’ensemble des fonctionnaires. Et voilà comment on avance des généralités pour faire passer un message politique et mensonger en dehors de la réalité !
Mensonger pourquoi ? Parce que ce chiffre est certainement une moyenne et tout à chacun sait bien ici qu’une moyenne n’a jamais reflété dans la réalité une augmentation pour chacun et chacune d’entre nous !
Pour preuve, en catégorie C, rien que sur le bas des grilles, les agents administratifs (AA) et techniques (AT) restent à l’indice 352 sur les 6 premiers échelons soit zéro augmentation pendant 6 ans, les AAP2 et ATP2 restent à l’indice 352 pendant 3 ans sans augmentation. Cela est valable pour bien d’autres collègues sur d’autres échelons dont la durée est supérieure à un an !
En catégorie B, rien que sur le bas des grilles, les contrôleurs 2ème classe et techniciens géomètres stagnent sur 2 échelons à l’indice 352 soit pendant 4 ans et comme pour les C, sur l’ensemble des grilles, nos rémunérations restent les mêmes pendant plusieurs années en fonction des durées dans l’échelon.
En catégorie A , nous pouvons faire le même constat, dès lors que les durées dans les échelons sont supérieures à une année, il n’y a aucune augmentation annuelle du traitement !
Sans compter les nombreux agentes et agents qui ont atteint l’échelon terminal de leur grade et dont la rémunération stagne également jusqu’à leur départ en retraite .
Augmentation du point d’indice : de quoi s’agit-il ?
Rappelons ici que l’augmentation de 16 centimes du point d’indice accordée par le gouvernement concerne le traitement indiciaire brut et certaines primes et indemnités mais pas l’ensemble de la rémunération !
Autrement dit, pour une partie non négligeable des primes perçues par l’ensemble des agentes et agents de la DGFiP , il n’y a pas d’augmentation.
C’est le cas de l’Indemnité Mensuelle de Technicité (IMT) dont le montant est bloqué à 106,76€ depuis 2017 et dont les revalorisations ont été obtenues à l’époque grâce à l’action syndicale ; même chose pour la valeur du point d’ Allocation complémentaire de Fonction (ACF) qui reste inchangée depuis 2009.
Enfin, la mauvaise foi de ce gouvernement est totale car il reconnaît lui-même en reconduisant la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA) que nos rémunérations stagnent à certains moments de la carrière, en complet décalage avec l’inflation ! Il reconnaît par là même que sa revalorisation du point d’indice sera insuffisante pour nous toutes et tous !
Solidaires Finances Publiques continue à revendiquer avec Solidaires Fonction Publique une revalorisation significative de la valeur du point d’indice à hauteur des pertes de pouvoir d’achat enregistrées depuis 20 ans !
Solidaires Finances Publiques dénonce avec force la communication gouvernementale largement reprise par les médias qui veut une fois de plus nous faire passer pour des privilégiés et nous méprise !
En ce sens, Solidaires Finances Publiques, lors du groupe de travail du 7 juillet prochain sur l’indemnitaire à la DGFiP, fera valoir ses revendications concernant notre régime indemnitaire :
- une augmentation pour toutes et tous de l’IMT, à hauteur de 144 € par mois soit une IMT pour toutes et tous à 250€ par mois.
- l’attribution de 40 points supplémentaires d’ACF, soit 2 202€ par an (183,50€/mois) à l’ensemble des personnels de la DGFiP,
- l’augmentation de la valeur du point d’ACF et son indexation sur la valeur du point d’indice.
Au final, une augmentation d’environ 330€ par mois minimum pour l’ensemble des personnels de la DGFiP.