La Direction générale des Finances Publiques est-elle encore une direction nationale ? Au vu de ce qui se déroule sous nos yeux, il est légitime de s'interroger.
La gestion de la crise sanitaire en cours à la DGFiP est pour le moins erratique. D'abord, avant le courrier de ce midi du Directeur général (en pièce jointe), la délimitation des missions considérées comme prioritaires englobait...Toutes les missions ou presque... Désormais en tout cas les propos du DG sont assez nets :
"Nos missions sont essentielles. Permettre pendant cette période d'encaisser des recettes et de payer la dépense publique (achats, paye, pensions), en traitant vite et bien les demandes de remboursements ou de reports d'impôts, est absolument fondamental.
J'ai demandé à vos directeurs de subordonner notre activité à ces objectifs qui doivent être connus et partagés".
Les directeurs et autres chefs de service totalement azimutés, mus par nous ne savons quel état d'esprit, d'ailleurs on s'en fout, doivent OBEIR ! Point barre. Et renvoyer chez eux tous les agents et les agentes qui ne sont pas positionnés sur les dites missions. Certes, un certain nombre de collègues vont devoir, ici et dans quelques autres unités de travail, assurer cette continuité, en solidarité avec le reste de la population et sur le principe de l'intérêt général. Et au même titre que d'autres partout en France, dans le secteur privé. La direction générale prône la rotation des personnels concernés et de maintenir dans les services toutes les conditions d'hygiène nécessaires à la protection de la santé et de la sécurité des personnels. Les directions locales doivent sans autre forme de procédé, mettre en oeuvre ces directives !
"le mode opératoire est le suivant :
Si vous êtes affecté sur une mission prioritaire, celle-ci doit être réalisée.
- Si elle peut l'être depuis un poste en télétravail c'est de cette manière qu'elle doit l'être. Nous nous efforçons de mobiliser par ailleurs des ordinateurs portables pour doter prioritairement les agents dans cette situation.
- Si elle nécessite un temps présentiel il faut, si vous êtes en capacité, que vous puissiez vous rendre à votre poste dans les meilleures conditions possibles (espace de travail qui respecte les consignes, et alternance possible du temps présentiel avec un collègue).
Comme il nous faut nous organiser pour tenir dans la durée, des mesures d'adaptation et de roulement pourront être prises par vos directeurs en fonction du besoin et des volumes d'activité enregistrés.
Les cadres et agents mobilisés sur les missions prioritaires et devant se rendre dans des locaux de la DGFiP bénéficieront pour autoriser leurs déplacements d'attestations délivrées sous l'autorité de leur directeur ou chef de service.
Si vous n'êtes pas affecté sur une mission prioritaire et que vous êtes en capacité de vous rendre au travail, vous devez rester chez vous, mais je n'exclue pas à un moment de faire appel à vous pour renforcer une mission prioritaire, dans des conditions qui seront précisées en cas de besoin par vos chefs de service et vos directeurs.
Ces consignes seront naturellement amenées à être complétées et à évoluer, toujours en apportant un regard attentif à votre situation particulière, chacun devant composer avec des paramètres qui lui sont personnels."
Nous sommes fonctionnaires et devons être fiers de l'être, au service de l'intérêt général, y compris et surtout en période de "crise". Viendra le temps, demain, de faire valoir ce qui nous est refusé depuis des dizaines d'années : la reconnaissance et les moyens d'exercer dans les meilleures conditions nos missions, essentielles pour la nation, la collectivité humaine qu'elle représente, la République, CQFD !