Depuis le 28 août, les services de traitement des chèques (STC) et les centres d’encaissement (CE) de Lille et de Créteil sont fermés et leur activité est déléguée à un prestataire privé : Tessi.
Ne demeure au sein de la DGFiP que le centre d’encaissement de Rennes qui devra traiter les plis dits imparfaits.
Les STC traitaient tous les chèques encaissés par les clients de la DGFiP (partenaires institutionnels, « déposants au Trésor »).
Les CE traitaient de manière industrielle les titres normés adressés par un usager de la DGFiP.
La DGFiP se veut-elle ironique en appelant ce superbe projet Mach23 (marché des chèques 2023) ? Fallait-il vraiment externaliser plus vite que son ombre ?
Face à l’utilisation du chèque en baisse au profit des moyens de paiement dématérialisés, la DGFiP veut s’adapter. Mais adaptation ne veut pas forcément dire externalisation et pour Solidaires Finances Publiques, une solution interne aurait dû s’imposer. D’autant que le choix du privé ne signifie pas forcément gains financiers. Au vu de la décroissance continue du nombre de chèques à traiter, les vérités coût/rendement étant les mêmes pour tous, le coût par unité ne pourra qu’augmenter et les économies espérées par la DGFiP ne seront pas celles attendues. Cette réalité a déjà été constatée avec le contrat de La Poste concernant le marché des transferts de fonds en espèces.
N’oublions pas que le traitement des chèques faisait partie, il n’y a pas si longtemps, des missions ordinaires des trésoreries ou des recettes des impôts. L’externalisation suit celle du numéraire chez les buralistes. Et bien des missions de la DGFiP qui se voient aujourd’hui industrialisées sous couvert de meilleurs rendements pourront plus facilement sortir de la DGFiP à terme.
Pour Solidaires Finances Publiques, toutes les missions de la DGFiP doivent être exécutées par la DGFiP avec son personnel. La véritable maîtrise de ses missions ne se conçoit qu’en interne. Une « culture » DGFiP, une « culture » de service public ne peut être que globale et ne s’entretient qu’en gardant le plein exercice des missions.
Quant aux agentes et agents ayant perdu leur emploi, s’ils ont été a priori véritablement accompagnés, il n’en reste pas moins qu’une solution interne aurait permis une véritable gestion humaine des ressources…