La loi de finances de l’année 2018 prévoyait 1 600 suppressions d’emplois à la DGFiP. Ce chiffre était déjà trop élevé : depuis 2002 en effet, les suppressions d’emplois, et les restructurations qui les accompagnent, se sont succédées, dégradant de plus en plus fortement au fil des années le service public et les conditions de travail des agent.es.
Le bilan de l’année 2018, dressé par la Cour des comptes dans ses rapports consacrés à l’exécution budgétaire (notamment le rapport portant sur la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines »), est désormais connu : les prévisions de suppressions d’emplois ont été « sur-exécutées » selon la terminologie des magistrats. Concrètement, en 2018, ce sont 2 038 emplois qui ont été supprimés à la DGFiP et non 1 600 comme prévu.
Selon le rapport de la Cour des comptes, cette situation s’explique ainsi : les départs à la retraite seraient supérieurs aux prévisions pour des « candidatures aux concours très inférieures aux attentes, aussi bien en volume qu’en qualité ».
Ce dernier argument a cependant de quoi laisser songeur. Si l’on prend l’exemple du concours d’agent des Finances publiques, pour 2018, selon le rapport du jury, on dénombrait 17 375 inscrits au concours dans la branche administrative (le concours étant ministériel). Certes, depuis, des appels ont eu lieu sur la liste complémentaire en plus des recrutements prévus. Cela n’a manifestement pas suffi et il est difficile de croire que tous les candidats ayant échoué ne remplissent pas les critères de « qualité » avancés dans le rapport… Car malgré tout, ce sont bien 438 emplois qui ont été supprimés en plus des 1 600 initialement prévus...
Les pouvoirs publics ne se sont pas vantés de leur « exploit ». Solidaires Finances Publiques, qui s’attache à pister les informations et publications qui concernent la DGFiP, n’a de cesse de dénoncer ce qu’il faut bien appeler « une casse » d’un service public régalien « au cœur de la République ». Une République bien mal en point si l’on en juge par l’état de l’action publique qui la sert.
Dans ses actions et ses expressions, Solidaires Finances Publiques démontrera en quoi il faut maintenir le périmètre des missions de la DGFiP, la renforcer et la consolider avec des fonctionnaires titulaires dont les droits et la reconnaissance doivent être défendus sans relâche.