Dans l'émission de France-Inter, le téléphone sonne, le premier ministre a été interpellé par un auditeur sur l'objectif qu'il a lui-même fixé de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires d'ici la fin du quinquennat.
La réponse du locataire de Matignon est éclairante concernant les administrations qui pourraient être mises le plus à contribution. Il n'en a cité qu'une, la DGFiP !
S'appuyant sur la mise en place du PAS, il a souligné que les agents qui exerçaient des missions en lien avec l'IRPP devraient être moins nombreux, qu'ils pourraient faire autre-chose et que le but n'était pas de les « sortir de l'administration ». Pareil pour la TH !
Si, comme le dit le premier ministre, ces évolutions n'avaient pas pour conséquences des suppressions d'emplois, alors comment parvenir, pour le gouvernement, à son objectif ?
Si les évolutions des conditions d'exercice des missions conduisaient à une réaffectation des agents concernés, après une montée en compétence accompagnée par une formation professionnelle adéquate, sur d'autres missions de la DGFiP, ça se saurait ! Et toujours, comment alors le gouvernement pourrait-il atteindre son objectif de 120 000 suppressions d'emplois ?
Le premier ministre raconte donc des carabistouilles : le gouvernement et le ministre de l'Action et des Comptes publics (l'actuel ou le futur) tireront pleinement les conséquences de la mise en place du PAS et de la suppression de la TH en supprimant un volume non-négligeable d'emplois (entre 8 et 10 mille). En oubliant au passage notamment que la mise en place du PAS va générer, dans la durée, des demandes et des sollicitations des contribuables : changement de taux, contentieux, (voire gracieux ?). De surcroît, il y aura également des procédures à conduire pour recouvrer les sommes qui ne seraient pas versées par les employeurs par exemple. Quant à l'assiette de l'IR, elle générera toujours des demandes d'explications de la part des administrés...A moins que l'objectif du gouvernement soit de fusionner l'IR et la CSG ?
Non content de travestir la réalité des orientations du gouvernement, tout est pensé et fait pour parvenir au chiffre de 120 000 suppressions d'emplois de fonctionnaires, le premier ministre fait preuve d'une totale méconnaissance de la manière dont travaillent les agents de la DGFiP.
Nous devrions l'inscrire à l'émission « patron incognito » !
La réponse d'E.Philippe constitue une forme de mépris à l'encontre des personnels de la DGFiP. Du mépris et un sale piège : faites en sorte que le PAS se passe bien et je supprimerai vos emplois, voilà le message !
Concernant la suppression de la TH, il doit être souligné qu'elle ne signifie pas automatiquement la fin de la mise à jour du même nom. Dans l'hypothèse contraire, en l'absence donc du rattachement d'un contribuable au local dans lequel il est sensé résider, il deviendra impossible de le localiser précisément, ce qui ne sera pas sans poser de graves dysfonctionnements par ailleurs.