La campagne déclarative 2020 de l’impôt sur le revenu a débuté depuis maintenant deux semaines. Solidaires Finances Publiques continue de dire que c’est pure folie de l’avoir maintenue compte-tenu du contexte dans lequel nous nous trouvons.
Le syndicat continue donc de peser de tout son poids, tant localement que nationalement, pour répondre à la seule urgence qui vaille : la lutte contre la propagation du virus et la protection des personnels de la DGFiP, quelles que soient les positions administratives dans lesquelles ils et elles sont placé•es, et quels que soient leurs services d’origine.
Il est clair que le lancement d’une des échéances les plus lourdes pour la DGFiP occupe un large espace dans nos préoccupations et nos interventions régulières. Pour autant, nous n’oublions pas les autres missions et services et leurs agent•es qui sont soumis eux aussi à une très forte pression.
Cette campagne 2020 est « particulière » pour reprendre les termes utilisés par l’administration. Elle va se dérouler essentiellement par voie dématérialisée (téléphone, mél) et sans accueil du public. Mais pas forcément sur toute la durée initialement prévue (la date limite de dépôt des déclarations papiers est fixée au 12 juin). Les deux premières semaines permettent de tirer quelques enseignements, sur la base des informations fournies par la DG et sur celle des retours du terrain. Le nombre de connexions au site impôts.gouv est en très forte augmentation et le nombre de télédéclarations a bondi de 50 % dans les tous premiers jours comparativement à l’année dernière. Les sollicitations téléphoniques et via e-contact sont assez nombreuses, avec des situations très hétérogènes sur le territoire, en fonction du rattachement ou non des SIP à une plateforme téléphonique. De fait, les taux de décrochés sont assez faibles, en-dessous évidemment des standards constatés les années précédentes et qui sont tout de même loin d’être satisfaisants. Les personnels n’y sont évidemment pour rien... S’ils étaient plus nombreux… En outre, les échanges téléphoniques durent bien plus longtemps qu’à l’accoutumée. Et pour cause, notre organisation l’avait déjà pointé : la campagne 2020 est marquée par quelques nouveautés, comme la déclaration automatique, et constitue la première campagne déclarative en mode PAS intégral…
Le pari de la DGFiP est assez osé : traiter un maximum de situations dans la période, en mode dégradé, afin de limiter au maximum l’afflux de contribuables quand elle décidera de réouvrir les services au public.
Elle se heurte à une triste réalité : une partie non-négligeable des contribuables est non seulement très mal à l’aise avec l’informatique (l’illectronisme touche près de 30 % de la population), mais également parfois avec la langue française, quand les démarches administratives ne sont pas pour eux des sommets insurmontables. Par ailleurs, de nombreux contribuables continuent de privilégier l’accueil physique. Ceux-là ne pourront être reçus et accompagnés que dans un cadre qui se rapprochera le plus de la normale. Or, à ce stade, pour Solidaires Finances Publiques, la date du 11 mai ne peut et ne doit, en aucun cas, correspondre à un retour à cette normalité. Il faudra donc bien à un moment que le ministre prenne véritablement en considération ces publics et propose des solutions viables, respectueuses des conditions sanitaires et des droits des personnels, notamment en ce qui concerne les congés.
A défaut, une partie non-négligeable de nos concitoyen•nes sera discriminée, ce qui est inconcevable.