Nous venons d’apprendre que plusieurs directions locales ont demandé ou imposé aux agents des centres de contact de saisir des 2042 en complément des travaux des SIP. Ceci au prétexte qu' « il s'agit donc de ne pas laisser des agents sans occupation sur leur temps de travail, alors même que d'autres services sont en difficulté » sic…

Oui les SIP sont en difficulté ! Et ce n’est pas faute de l’avoir écrit depuis plusieurs années. Lors du Groupe de travail du 17 février dernier, nous avions de nouveau dénoncé les suppressions d’emplois dans les SIP (25 % de postes supprimés depuis 2015) et la purge encore subits par les services cette année.

Nous avons alerté en permanence l’administration sur la situation catastrophique des services, et sur les conditions de travail inacceptables des agents.

En retour l’administration a continué à nous porter un discours lénifiant, sur le fait que la suppression de la TH et de la CAP allait donner de nouvelles marges de manœuvre aux agents, et que demain l’herbe serait plus verte.

Aujourd’hui, on voit toute la fausseté de ce discours.

Et comme la date de la deuxième émission arrive à grands pas (le 30 juin) , et que de très nombreux contribuables continuent et s’entêtent (ah les mauvais citoyens…) de déposer leur déclaration 2042 papier, les directions locales se rendent compte que toute la saisie ne pourra pas être faite à cette date, et donc demandent de l'aide à d’autres services…

Et vers qui se tourne-t-on ? Vers les centres de contact qui, en plus de répondre aux appels téléphoniques, et aux demandes par courriel d' e-contact sur les questions d’assiette, de recouvrement, de PAS, de GMBI… vont devoir saisir des déclarations 2042 !

Il ne s’agit pas ici de condamner ou de nier les difficultés bien réelles des services, mais de mettre l’administration devant ses contradictions. On ne peut pas d’un côté supprimer des emplois au motif d’une moindre charge de travail et de l’autre, déporter les travaux qui ne peuvent être faits par manque de personnel sur des structures qui sont tout autant chargées !

On voit bien aujourd’hui alors que le bateau DGFIP prend l’eau de toute part, que la direction générale et les directions locales ne savent plus comment le maintenir à flot. Et ce ne sont pas quelques rustines dans la coque qui changeront quelque chose.

Encore une fois, il est urgent que la représentation nationale et le gouvernement entendent les cris d’alarme et le besoin, à la fois de nos concitoyens, et des agents des finances publiques. Sinon le bateau coulera bel et bien.