La DG casse des SIE déjà dans la tourmente
Le scénario global qui se dessine est celui de la fin programmée des SIE de plein exercice.
Des SIE dans la tourmente
L'actualité est lourde. En effet, dans cette période de crise, ils doivent faire face aux sollicitations et difficultés des entreprises. Le sous-dimensionnement dorénavant chronique des effectifs entraîne une tension intense de la charge de travail, et des conditions de travail dégradées. De plus, les « bugs informatiques » (le pompon étant e-Contact en carafe dans cette période !) stressent les personnels submergés par les demandes. Enfin, l'absence de consignes harmonisées (gestion des contentieux CFE, politique globale du recouvrement et de la gestion des reports de paiements) met dans l'incertitude les personnels et entraîne des retards, sources de stress supplémentaire. Un constat pour le moins désespérant, mais bien réel : les agents sont en première ligne sur des missions essentielles sans réels moyens pour faire face.
Les SIE et le NRP
Les fusions, suppressions de SIE, les créations d’antennes voire une stricte concentration départementale, sont les sujets à l’ordre du jour dans les directions locales, démontrant clairement une volonté d'industrialisation néfaste.
La DG déroule son plan pour liquider les SIE
Dans le cadre de « la dé-métropolisation », plusieurs départements sont concernés avec des suppressions/transferts d'emplois, sans en connaître les détails.
Les projets de la DG vont morceler, segmenter les missions.
A moyen terme, les SIE, interlocuteurs uniques des entreprises, vont devenir des services résiduels de back-office.
- Centralisation du recouvrement : les projets : regrouper au niveau départemental le recouvrement des créances des professionnels, puis des particuliers et enfin des amendes dans un seul service comptable. C'est la fin programmée des liaisons essentielles assiette/recouvrement et des réalités de gestion des dossiers.
- Des services nationaux de « soutien » : gestion des quitus, pôle national de soutien en gestion, pôle national dédié aux procédures lourdes de recouvrement, service national TVA commerce en ligne. La technicité, essentielle à nos missions, est ainsi « nationalisée » avec vraisemblablement un impact pour les services de Direction.
- Des centres de contacts des professionnels. Avec, excusez du peu : réponse aux appels téléphoniques, accompagnement dans les démarches, traitement des courriels, actes de gestion de « premier niveau ». Dès lors, ces contacts entraîneront des liaisons à inventer avec les services de gestion.
- Des services travaillant à distance hors du département exportateur. Au-delà du verbiage technocratique, des missions essentielles seront à arbitrer entre : gestion des avisir, gestion des locaux, relance des défaillants déclaratifs ou de paiements, remboursement de crédits, impositions d'offices, contentieux CFE, travaux dans Medoc. Là encore, on imagine l'usine à gaz des liaisons à venir entre ces services à distance et les services de gestion exportateurs.
- Accueil des usagers professionnels. La cible est claire : contactez-nous sur internet ou au téléphone, mais surtout ne venez plus dans nos services !
Le démantèlement des SIE est dorénavant évident et en marche.
Solidaires Finances Publiques est en désaccord total avec les projets de la DG :
- Pour les usagers professionnels, ce sera un recul lourd du service public. En effet, toutes les entreprises ne font pas partie de « la start-up nation » mais des PME, entreprises individuelles, auto-entrepreneurs qui ont besoin de proximité et de réactivité. Le saucissonnage des interlocuteurs, tout comme les processus hachurés (contentieux/recouvrement), entraîneront des incompréhensions et un décalage manifeste avec le monde des entreprises.
- Pour les personnels, c’est une accélération de l'industrialisation et de la taylorisation du travail, et des processus de liaisons kafkaïens à construire.
- Pour les services, les dangers déjà bien présents sont accentués pour les missions exercées, et par là même favorisent encore une fois de futures suppressions ou fusions.
C’est pourquoi, nous invitons l’ensemble de nos collègues en SIE à se réunir et recenser tant les difficultés vécues actuellement que leurs analyses sur ces projets. Nous devons submerger notre haute hiérarchie de motions, pétitions, expressions et/ou actions nécessaires pour démontrer et sauver notre utilité.