Les réactions des sociétés et personnes mises en cause dans l'affaire paradise papers adoptent toutes sans surprise la même ligne de défense : ce qu'on fait est légal.
Outre qu'un montage apparemment légal peut cacher un abus de droit, autrement dit une fraude fiscale, ce que seul un contrôle fiscal peut démontrer (souvent avec difficulté compte tenu des difficultés à disposer d’informations sur les montages les plus complexes), cette ligne de défense ne peut suffire.
Les révélations sur les paradis fiscaux ne font malheureusement que confirmer ce que de plus en plus d’observateurs et de citoyens savaient ou supposaient : ces territoires offrent non seulement une fiscalité faible voire nulle (surtout pour les non-résidents) mais aussi une opacité juridique et financière qui bénéficient aux fraudeurs fiscaux, à ceux qui se livrent au blanchiment d’argent et également aux spéculateurs.
Dans le cadre de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, deux députés de la République en Marche proposent un amendement concernant le retrait des droits civiques aux fraudeurs.
Au cours de son intervention télévisée le dimanche 15 octobre 2017, le Président de la République a déclaré « je crois à la cordée, il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu'ils ont des talents, je veux qu'on les célèbre (...) si l'on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée c'est toute la cordée qui dégringole ». Mais ce qu'il met en oeuvre est très éloigné de cette image...